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Journal d'une étudiante accueillie. - Chapitre 88

 



Dimanche 12 janvier 2020.

 

       Je me réveillai aux alentours de onze heures, après une très bonne grasse matinée. Je me traînai de mon lit jusqu’à la salle de bains, où je me fis couler un bon bain moussant. Cela me donna l’occasion de finir mon livre du moment : L’Alchimiste de Paul Coelho.

      

       Je sursautai vivement lorsque j’entendis tambouriner à la porte de la salle de bains :

-    Marie ! entendis-je ma mère gronder. Sors de là !

-    Pourquoi ? demandai-je.

-    Pourquoi ?! répondit-elle. Premièrement parce que je te le demande, et deuxièmement parce qu’il est midi et que nous devons passer à table !

-    Je me lave et j’arrive, l’informai-je.

-    Très bien. Dépêche-toi !

Après avoir soupiré, j’attrapai le gel douche et entrepris de me savonner.

 

       En arrivant dans la salle à manger, je remarquai que tout le monde était attablé et m’attendait.

-    Bonjour tout le monde ! lançai-je.

Tout le monde me répondit en souriant, sauf Manoé qui me pesta :

-    C’était à ton tour de mettre la table et j’ai dû le faire à ta place parce que mademoiselle préférait profiter dans son bain !

-    Oh, pardonne-moi ! ironisai-je en mettant ma main sur ma poitrine. Mettre des assiettes et des couverts sur une table… J’imagine comme ça a dû être affreux pour toi ! Tu souhaites en parler ?

-    Ferme ta gueule ! me balança Manoé avant de recevoir une gifle de la part de notre mère.

-    Ton langage ! gronda Scarlett. C’est la troisième fois depuis ce matin que je te reprends là-dessus ! S’il y a une prochaine fois, tu finiras sur mes genoux, c’est compris ?!

-   

-    Est-ce que c’est compris ?! insista maman.

-   

-    Ta mère t’a posé une question, Manoé ! intervint Michael. Tu as tout intérêt à répondre !

-    Oui, j’ai compris ! rétorqua ma petite sœur en se tenant la joue.

Pendant ce temps, je m’étais assise à table, avais attrapé le plat contenant une salade de tomates et de mozzarella et m’étais servie. Mais avant de pouvoir mettre la première fourchettée dans ma bouche, mon père me demanda :

-    Au fait, Marie, tu dois prendre une fessée. Je te la donne maintenant ou après le repas ?

-    Quoi ?! m’exclamai-je en sentant mon pouls accélérer. Mais qu’est-ce que j’ai fait encore ?!

-    Ton médicament de ce matin n’a pas été pris, répondit Michael.

-    Je dormais !

-    Je n’en ai rien à faire, rétorqua papa. Tu n’as qu’à mettre un réveil à sept heures puis te rendormir ensuite, peu importe ! Mais il est absolument hors de question que tu sautes des prises ! Surtout que celle du matin est la plus importante ! Je commence à fatiguer de devoir te le redire, Marie !

-    Je ne vais pas me réveiller exprès, quand même ! protestai-je.

-    Tu as la chance d’avoir une extrême facilité pour t’endormir et te rendormir, précisa mon père. Donc si, tu vas te réveiller exprès à sept heures pour prendre ton médicament chaque matin. Si tu ne le fais pas, gare à tes fesses. Il n’y a aucune négociation envisageable, et je veillerai moi-même à ce que ton médicament soit pris chaque matin !

-    Mais…

-    Alors ? insista le père de famille. Tu la veux maintenant ou après le repas ?

-    C’est de la torture de me demander ça ! dis-je. Maman, aide-moi !

-    Je suis totalement d’accord avec ton père, trancha Scarlett sans surprise.

-    Maintenant ou après le repas ? réitéra l’informaticien.

-    Papa, je t’en prie ! gémis-je en laissant les larmes me monter aux yeux.

-    Bon, eh bien ce sera maintenant ! décida Michael en se levant. Comme ça, au moins, ce sera fait et ton estomac ne sera pas noué !

Malgré mes prières, papa m’attrapa par le bras, me sortit de table et me flanqua cinq bonnes claques sur le jeans. Lorsque je me rassis, mon père me prévint :

-    La prochaine fois que tu oublies ton médicament du matin, je te baisse le pantalon. Mange, maintenant.

Cela m’avait vexée de prendre cinq claques sur le pantalon comme une gamine et ce, devant toute la famille ; mais j’étais encore plus vexée de voir Manoé jubiler de joie face à la scène qui venait de se dérouler devant ses yeux.

Je boudai tout le reste du repas.

 

       L’après-midi, mes parents voulurent faire une randonnée VTT en famille : Scarlett prépara le goûter qu’elle mit dans un sac à dos. Nous fixâmes chacun nos gourdes sur nos vélos et partîmes en balade, même s’il n’y avait que papa, maman, Louise et Mayeul qui s’en réjouissaient !

 

       Finalement, Michael et Scarlett nous firent passer par de très beaux endroits en forêt, puis nous prîmes un chemin très boisé qui suivait un joli ruisseau. Mis à part quelques passants par-ci par-là, j’avais l’impression que l’endroit nous appartenait ! Cela me plut beaucoup !

 

       Nous nous arrêtâmes sur une aire de pique-nique située au bord du ruisseau pour prendre notre goûter. Scarlett avait amené des crêpes nappées au choix de confiture de fraises ou de pâte à tartiner.

       Alors que les autres s’étaient attablés, Michael et moi nous étions assis près du ruisseau. Je trouvais ça apaisant de regarder l’eau couler.

-    Ne me donne plus de fessée, papa ! dis-je soudain. J’en ai vraiment ras-le-bol !

-    Alors ne me donne plus de raison de t’en donner, répondit calmement mon père.

-    Si je fais une bêtise, punis-moi dans ma chambre, prive-moi d’écrans ou d’autres choses !

-    Ça n’aura pas le même impact et tu le sais aussi bien que moi.

-    Mais ça me saoule vraiment !

-    C’est fait pour.

-    D’ailleurs, tu en as donné une à Manoé hier après-midi chez Nolan ?

-    Je pense qu’elle a mal aux fesses, et ce n'est pas seulement à cause de la selle de son vélo, répondit le chef de famille.

-    Ce serait quand même bien que maman et toi réfléchissiez à nous punir autrement, insistai-je. On n’a plus cinq ans !

-    C’est tout réfléchi, déclara Michael. Et excuse-moi, mais parfois votre âge n’est pas vraiment flagrant.

Comme si ça avait été le scénario d’un film écrit à l’avance, Manoé choisit ce moment-ci pour m’embêter : elle versa de l’eau glacée à l’intérieur de ma doudoune !

Folle de rage, je n’attendis pas que mes parents réagissent : j’attrapai ma sœur et la balançai dans le ruisseau ; mais en essayant de s’accrocher à moi, Manoé arracha de mon poignet mon bracelet offert par mes parents.

-    Rends-le-moi ! lui hurlai-je alors qu’elle pataugeait dans l’eau.

Par vengeance, elle m’adressa un sourire diabolique avant de lancer très loin mon précieux bracelet. Je me précipitai dans le ruisseau pour tenter de voir à travers l’eau si je pouvais le récupérer : mais aucune trace de mon bracelet !

En larmes, je me retournai dans l’intention d’aller la démembrer mais elle était déjà déculottée, à crier sous la main punitive de papa.

Scarlett courut vers moi avec une couverture de survie, m’aida à sortir du ruisseau et m’enveloppa à l’intérieur.

-    Je vais la tuer ! pleurais-je à grandes eaux. Maman, je te jure que je vais la tuer ! A cause d’elle, mon bracelet est perdu ! Je vais la massacrer !

-    On en commandera un nouveau dès demain, Marie chérie ! me rassura ma mère en me serrant dans ses bras par-dessus la couverture. Le même, je te le promets !

-    Ce ne sera pas le même, sanglotai-je. Ce ne sera pas celui que vous m’aurez offert en premier !

-    Il sera quand même identique. Aller, ma puce, essaie de te calmer. De toute façon, on va rentrer à la maison.

Malgré le passage de deux couples de personnes âgées, et d’une famille – qui devait également être famille d’accueil du gouvernement –, papa continua de fesser Manoé pendant plusieurs minutes jusqu’à ce que sa colère passe.

 

      

       Lorsque nous rentrâmes à la maison, je pleurais encore. J’allai bien évidemment me doucher puisque j’étais pleine de morve, de transpiration, d’eau glacée, de vase, de boue et de tout ce qui avait pu traîner à l’endroit du ruisseau où j’avais cherché mon bracelet.

       En en sortant, j’enfilai un énorme pyjama bien chaud et me blottis sur le canapé avec un plaid. Je pleurais encore silencieusement. Maman me proposa une boisson chaude, je refusai. Je l’informai que j’avais mal à la tête et aussitôt, Scarlett trouva que j’avais un peu de température, ce que le thermomètre frontal confirma.

Maman se posa avec moi dans le canapé et me serra contre elle en me susurrant doucement :

-    Arrête de pleurer, mon amour, ça va accentuer ta fièvre et ta migraine.

-    Il faut toujours qu’elle gâche tout ! Je veux qu’elle parte ! Je veux qu’elle dégage de notre famille ! Elle est possédée par le diable !

-    Chut, Marie, chut… me consola ma mère.

Alors que je tentais de me calmer, blottie contre ma mère et Berlioz sur mes genoux, je vis Manoé descendre les escaliers en pyjama. Papa, qui préparait le repas, la gronda :

-    Marie a de la fièvre ! Si elle est malade à cause de toi parce que tu lui as versé de l’eau glacée dans le dos en plein mois de janvier, je te jure que je t’en recolle une !!

-    Elle m’a balancée dans le ruisseau !! rétorqua l’adolescente. Moi aussi je pourrais être malade !!

-    A qui la faute si tu t’es retrouvée dans le ruisseau, hein ?! Tu as profité que ta mère recoiffait Anaïs, et que je discutais avec Marie pour faire une bêtise ! Comme toujours, tu es incapable de te tenir tranquille !!

-    De toute façon, vous m’avez maintenant, vous êtes obligés de faire avec moi !

-    Pour le moment, ce sont surtout tes fesses qui sont obligées de faire avec ma main !! S’il faut que je te colle une trempe trois fois par jour, je le ferai, Manoé, sois-en sûre !

-    Vous pourrez me frapper autant que vous vous voudrez, je vais continuer de faire de votre vie un enfer !! hurla ma petite sœur.

Papa garda le silence et échangea un regard avec maman. Scarlett articula un : « C’est d’accord. » à l’intention de son mari.

-    Bah alors, qu’est-ce que t’attends ?! provoqua Manoé. Tu ne me frappes pas ?!

-    Va faire tes valises, rétorqua froidement Michael.

-    Quoi ?! s’exclama la jeune fille.

-    Va faire tes valises ! répéta papa. Tu pars en pension. Ta mère et moi t’avions réservé une place dans un établissement gouvernemental au cas où tu dépasserais les bornes : et tu viens de les dépasser. Tu commences à mettre tes frère et sœurs en danger et ça, c’est tout bonnement hors de question. Alors pour ton bien et pour le nôtre, tu pars. Je te laisse quinze minutes pour faire ta valise. Je t’attends dans la voiture.

 

 

     Au dîner, nous nous retrouvâmes à cinq à table : maman, Louise, Anaïs, Mayeul et moi.

-    On n’attend pas papa pour manger ? demanda Louise.

-   Il ne sera pas rentré avant une heure, répondit maman en regardant sa montre connectée. Il vient de prendre le chemin du retour.

-    C’est quoi cette pension où va Manoé ? demanda Ana.

-    C’est un établissement gouvernemental où ils s’occupent des enfants qui sont trop ingérables en familles d’accueil, expliqua Scarlett. Ce sont des pensions qui fonctionnent un peu comme des boot camps aux Etats-Unis.

Après un silence de quelques secondes, je demandai :

-    Papa a dit que vous aviez réservé une place à Manoé. Depuis quand aviez-vous prévu de l’envoyer là-bas ?

-    Nous avons appelé dès lundi, répondit maman.

-    Dès lundi ?! s’étonna Mayeul. Mais… on venait à peine d’arriver !

-    Certes mais Manoé avait déjà causé des ennuis. Alors on a préféré assurer nos arrières au cas où ça s’aggraverait. Le fait est que ça s’est aggravé.

-    Elle n’a fait que des petites bêtises par-ci par-là… s’inquiéta Louise, les larmes aux yeux. Nous aussi, on a une place réservée dans un boot camp ?!

-    Louise, ne mélange pas tout. J’aurais aimé que votre père soit à mes côtés pour répondre à vos questions mais étant donné que ce n’est pas le cas et que vous avez besoin de réponses, je vais tenter d’être la plus claire possible : vous faîtes tous des bêtises, et cela est normal. Il n’empêche que vous craignez nos représailles. Lorsque vous nous désobéissez – grâce à Dieu ce n’est pas à longueur de temps ! – vous craignez que papa et moi l’apprenions. Vous acceptez le cadre que nous avons mis en place pour vous et vous le respectez. De plus, vos bêtises ne mettent pas en danger l’équilibre mental des membres de la famille, ni notre climat familial. Est-ce que vous comprenez la différence entre Manoé et vous, maintenant ?

Nous hochâmes la tête.

-    La décision que votre père et moi avons prise s’imposait. Notre rôle de parents est de protéger notre famille et c’est exactement ce que nous avons fait. Maintenant, je vous promets, je vous jure même sur la tête de votre père que jamais vous n’irez dans une structure de ce type. Il est hors de question que vous partiez en pension. Anaïs, Louise, Marie et Mayeul : vous êtes nos enfants et vous le resterez jusqu’à notre dernier souffle.

Mon frère se leva, fit le tour de la table et serra maman dans ses bras pour la remercier. Nous l’imitâmes, et Scarlett se mit à pleurer.

 

       Lorsque papa rentra, je m’étais couchée car j’étais encore fiévreuse. Il vint s’asseoir sur mon lit et me dit :

-    Ta mère m’a dit qu’elle vous avait expliqué.

-    Merci pour ce que vous avez fait pour nous, répondis-je faiblement.

Michael m’embrassa sur la joue puis dit :

-    On verra comment tu te sentiras demain matin mais il est davantage probable que tu ailles chez le médecin plutôt qu’à l’école.

Je lui adressai un léger sourire avant de m’endormir sans m’en rendre compte.

 

A suivre…

La suite !

Commentaires

  1. La pension pour Manoé, c'était la seule solution pour que la famille retrouve son équilibre et un peu de sérénité !
    Bien essayé, Marie pour tenter de convaincre Michael d'abandonner la fessée comme mode de punition 🤔 mais c'était perdu d'avance 😒
    Marie Va-t-elle être malade et avoir ses parents pour elle toute seule ? et se faire chouchouter ?
    Suspens 😉




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