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Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! - Chapitre 46 - *Bonus*

 



-    Clémence ! Clem’ ! Réveille-toi !

J’ouvris les yeux et vis Mathilde penchée au-dessus de moi.

-    Qu’est-ce qu’il y a ?

-    Viens. On a une réunion avec les autres filles dans la salle de détente.

-    Quoi ? m’étonnai-je en m’asseyant dans mon lit. Mais de quoi tu parles ?

-    Viens, je te dis ! Les autres nous attendent !

Je jetai un coup d’œil à mon réveil puis m’exclamai :

-    Mathilde, il est trois heures du mat’ ! Tu es somnambule, c’est ça ?

-    Tais-toi et viens avec moi !

Ma meilleure amie me prit par la main, me sortit du lit et m’emmena jusque dans la salle de détente.

       Toutes les autres pensionnaires étaient là. Mathilde et moi étions les dernières à arriver. Laura se tenait face à nous toutes, prête à dégainer un discours.

-    Bon, les filles, il faut qu’on parle !

-    Vite, que j’aille me recoucher ! dit Abigaëlle, morte de peur. Si l’autre cinglé apprend qu’on est ici au lieu de dormir, on va toutes se faire dégommer !

-    Il ne peut pas nous punir toutes les cinquante-deux en même temps ! protesta Chaïma.

-    Ah oui ? aboya Willow. Et la salle grise, on en parle ou pas ?

-    Ecoutez, reprit Laura. On ne peut pas se laisser faire par ce dictateur ! Nous devons mettre en place des solutions ! On ne peut pas vivre une semaine comme ça à se faire matraquer le derrière comme des malades !

-    Qu’est-ce que tu proposes ? demanda Mathilde.

-    Une mutinerie, répondit Laura.

Un brouhaha s’éleva dans l’assemblée, entre celles qui voulaient retourner dormir de crainte d’avoir des ennuis, et celles qui étaient d’accords avec Laura.

-    Chut ! dit Laura. Ecoutez-moi ! On ne peut pas accepter une telle dictature ! Le mieux est qu’on s’enfuie du Pensionnat pour deux ou trois jours.

-    Nan mais n’importe quoi !

-    Et on irait où, hein ?

-    T’en as d’autres des idées à la con ?!

-    C’est le seul moyen pour qu’on puisse…

Nous n’entendîmes pas la fin de la phrase : l’alarme retentit. A la porte du foyer se trouvait Madame Martine qui affichait un sourire sadique.

La surveillante nous enferma dans la salle de détente en attendant du renfort.

 

       Il ne fallut pas cinq minutes à tous les adultes du Pensionnat pour débarquer. Monsieur Éric donna l’ordre à chacun de s’occuper de ses enfants référents et de les raccompagner dans leurs chambres respectives.

Nous entendîmes Monsieur John dirent à Madame Jeanne : « Raccompagne Mathilde et Clémence dans leur chambre. Je m’occupe de Willow et je te rejoins. » ; avant que la surveillante nous attrape par les oreilles pour nous monter dans notre dortoir.

       A partir du moment où l’alarme avait sonné jusqu’à l’arrivée dans ma chambre, je ne pouvais arrêter de pleurer. Jusqu’à maintenant, je n’avais pas aperçu l’Anglais, mais nul doute que lorsqu’il serait au courant, nous serions toutes punies jusqu’à la fin des temps !

-    Vous vous rendez compte de la stupidité de votre acte ?! nous hurla Madame Jeanne après nous avoir lâchées dans notre chambre.

Mathilde et moi frottions chacune notre oreille, les yeux rivés vers le sol.

-    Une réunion secrète ! Pendant la visite du P-DG de la fondation ! Non mais sérieusement ?!

-    Madame, Clémence n’y est pour rien ! plaida Mathilde. C’est moi qui l’ai forcée à venir !

-    Forcée ?! Vraiment ?! Ne me mens pas Mathilde parce que je te jure que je vais chercher le martinet !!

-    Je lui ai pris la main et l’ai emmenée dans la salle de détente, Madame ! expliqua ma meilleure amie. Je vous jure que je dis la vérité !

-    Tu confirmes, Clémence ?

-    Oui Madame, répondis-je entre deux larmes.

-    Très bien. Il n’empêche, Clémence, que tu aurais pu prévenir un adulte ou remonter dans ton dortoir lorsque tu as vu où Mathilde t’emmenait !

-    Oui Madame, répétai-je en pleurant.

Soudain, on frappa à la porte : c’était Monsieur John. Madame Jeanne sortit dans le couloir avec lui, sûrement pour lui expliquer la situation.

Ils rentrèrent dans notre chambre quelques dizaines de secondes plus tard. Monsieur John était furieux :

-    Qu’est-ce qui vous est passé par la tête, hein ?! Vous pouvez me le dire ?

-    Mathilde m’a demandé de venir… sanglotai-je.

-    Et si Mathilde te demandait de sauter d’un pont, tu le ferais ?! Après la raclée que tu as prise tout à l’heure ?! Tu mériterais que je te laisse te débrouiller avec Monsieur George, tiens !

-    Monsieur, s’il vous plaît… gémis-je.

-    Quant à toi Mathilde, que tu ailles à cette réunion est déjà une belle bêtise ; mais que tu y entraînes Clémence, là je ne suis pas du tout d’accord ! Il me semble également que Monsieur George t’a rappelée à l’ordre hier au dîner !

-    Oui Monsieur, acquiesça Mathilde.

-    Et alors ?! Ça ne t’a pas suffi ?!

-    Si Monsieur, répondit mon amie en commençant à pleurer.

-    Vous avez gagné une fessée toutes les deux ! Toi Mathilde, pour être allée à cette réunion et y avoir entraîné Clémence ! Et toi Clémence, pour avoir suivi aveuglément Mathilde dans ce que tu savais être une bêtise monumentale !

-    Pitié, Monsieur ! pleurai-je en reculant contre le mur. Pitié ! Je vous en supplie !

-    Tu y réfléchiras à deux fois, la prochaine fois ! Vous êtes conscientes qu’avec votre réunion secrète, vous faîtes risquer sa place à Monsieur Éric ?! Vous faîtes risquer la place de chaque adulte de l’établissement ?! Non, bien sûr que non ! Puisque vous réfléchissez après avoir agi ! Mathilde, viens ici !

Tandis que je m’étais accroupie dans un coin de la pièce, je regardais mon père-référent flanquer une fessée debout manuelle bien salée à Mathilde. Monsieur George aurait sûrement qualifié cela de « rappel à l’ordre ». Il n’empêche que ma meilleure amie avait les fesses écarlates et que Monsieur John était furieux !

-    Au lit ! lui gronda-t-il après l’avoir lâchée. Couche-toi immédiatement ! Clémence, viens ici !

Je refusai, le visage inondé de larmes.

-    Pitié Monsieur ! Je vous demande pardon, je suis désolée ! J’étais à peine réveillée et…

-    Ohhhh tu étais bien réveillée quand nous sommes venus vous chercher dans la salle, pourtant !

Monsieur John me fonça dessus, attrapa mon poignet et me leva du sol. Puis, il me flanqua une dizaine de claques sur ma chemise de nuit ; je les sentis tout de même bien passer !

-    Au lit, Clémence !

Une fois allongée dans mon lit et ma couverture rabattue jusque sur mon nez, Monsieur John se pencha sur moi et me gronda en pointant son index sur moi :

-    J’ai été plutôt gentil alors je te conseille de te tenir correctement jusqu’à nouvel ordre ! Si j’apprends que tu as fait des bêtises, ce n’est pas Monsieur George que tu devras craindre, mais moi ! Tu as compris ?!

Incapable de parler, j’hochai énergiquement la tête.

-    C’est pareil pour toi Mathilde ! La déculottée que tu viens de prendre n’aura été qu’une promenade de santé si j’entends que tu n’as pas été sage !

-    Oui Monsieur, répondit doucement mon amie.

-    Vous avez interdiction de vous lever avant neuf heures et demie, annonça Monsieur John. Je viendrai moi-même vous chercher. Bonne fin de nuit.

Monsieur John et elle nous embrassèrent à tour de rôle et sortirent de la chambre.

-    Clem’, je suis désolée ! me dit Mathilde.

-    Ta gueule. Dors.

 

A suivre…

Commentaires

  1. Oh non non non !!!!
    Quel cauchemar 🥺
    Les filles, qu'est-ce qui vous a pris 😡
    On sait malheureusement que la terreur pousse à la déraison
    Je ne veux pas que Mr Éric parte 🙏
    Il va être obligé de sévir grave avec ce sadique qu'il a sur le dos !!!
    Comment faire pour que ce tortionnaire disparaisse sans conséquences pour le pensionnat ?




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  2. Purée.... encore un sacré pétrin j'espère que ce putain d'Anglais ne sera pas au courant je ne veux pas que Eric soit viré....

    John était vraiment en colère contre ses filles référentes
    Clem va -t-elle en vouloir à Mathilde??

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  3. Elles n’arrangent vraiment pas leur cas !
    Hâte d’avoir la suite !

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