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Le suivi de Little Princess. - Vacances d'été - Round 2 (1ère partie)

 


       Gabriel m’a avoué qu’il avait culpabilisé de ne pas avoir davantage sévi en juillet : il s’est trouvé laxiste. Le problème – c’est un problème pour moi mais c’est une des nombreuses qualités que possèdent mon frère –, c’est que Gabriel apprend de ses erreurs. Toujours.

 

       A la suite de la volée reçue au mois de juillet, je n’ai pas tenu trois semaines à prendre impeccablement mes médicaments ; et ce, pour plusieurs raisons :

-    j’avais totalement oublié de reprendre rendez-vous avec mon gastroentérologue, si bien que mon ordonnance fut périmée sans être renouvelée, m’empêchant donc de continuer à prendre mon traitement ;

-    je n’arrivais toujours pas à prendre l’habitude d’avaler régulièrement mes comprimés ;

-    mon entêtement désormais légendaire parvenait à me convaincre que ce n’était si grave.

De plus, nous descendions cette fois-ci chez Gabriel avec nos deux de nos filleuls à Hugo et moi : je me suis donc persuadée qu’entre la tournée de Gabriel et la présence des enfants, mon frère n’aurait pas l’occasion de me tomber dessus.

 

       J’ai quand même fourni des efforts. Il y a certains médicaments que j’ai pris tous les jours sans les oublier. J’ai tenté de me forcer à faire une sieste chaque jour après le déjeuner. J’ai également essayé d’arrêter les textos au volant… Mais il y avait trop de choses sur lesquelles je me laissais encore aller.

      

       Nous arrivâmes chez Gabriel ce vendredi 15 août ; le lendemain, samedi 16 août, je me retrouvais seule avec mon frère. On peut dire que ça n’avait pas traîné !

              

       Ce samedi 16 août donc, Hugo partit avec nos filleuls pour aller faire une balade, me laissant seule face à Gabriel. Pourtant, ce n’était vraiment pas le bon jour : j’étais très fatiguée et en général, quand je suis dans cet état d’extrême fatigue, je suis davantage têtue que d’habitude. Je ne suis pas forcément grognonne ou de mauvaise humeur ; mais la fatigue renforce ma tête de mule. J’ai donc tendance à avoir la tête dure même si je vais droit dans le mur.

 

       Mon frère et moi eûmes une très longue conversation (elle me parut durer au moins vingt bonnes minutes) durant laquelle je parvenais à maintenir l’espoir de ne pas recevoir de fessée. Même si Gabriel peinait à les voir, je soulignai plusieurs fois que j’avais fourni des efforts. Pas suffisants, certes, mais j’ai quand même fourni des efforts !!

-    Tu as tenu quatre jours dans le vert, Lucie. Ensuite, ça repart en vrille. Ah si, le dimanche 3 août n’est pas trop mal ! Mais alors le reste…

J’exposais toujours les mêmes arguments à Gabriel : j’avais fourni des efforts, j’avais eu des soucis d’ordonnance, j’avais trop de médicaments, je n’arrivais pas à prendre l’habitude de tous les prendre… et surtout :

-    Je vais bien, Gab’ !

-    Le problème, c’est que tu es à un tel seuil de gravité que tu ne te rends même plus compte que tu es malade. Tes crises sont très graves mais tu as tellement l’habitude d’en faire que tu les banalises. Pourtant, on voit bien que tu n’es pas bien… En juillet, tu as fini en larmes au restaurant à cause de la douleur, hier soir lorsque tu es arrivée tu n’étais pas bien, ce midi c’était pareil… Mais tu as tellement l’habitude d’avoir mal que tu penses que ce n’est pas grave. Quand tu fais une crise et que tu te dis : « C’est rien, c’est juste une crise ! », d’autres personnes à ta place seraient déjà à l’hôpital en train de se faire examiner ! Donc quand tu penses que tu n’as pas besoin de prendre tel ou tel médicament parce que « tu n’as pas mal », tu ne te rends pas compte que ton corps, lui, a besoin de ce médicament. Tu tires sur la corde, Lucie. Et ensuite, une fois que cette corde aura lâché, qu’est-ce qu’on fera ? Parce que vu la situation, si tu continues comme ça, ça va arriver ! La corde va lâcher, c’est inévitable ! Donc, on fera quoi ?

-    Ben… on improvisera, répondis-je en haussant les épaules.

Cette réponse ne convainquit pas mon frère qui annonça qu’il allait m’en « coller une » car il était « hors de question de continuer ainsi » et que même si j’avais fourni des efforts, « ce n’était pas suffisant ».

-    Mais Gab’, arrête ! le priai-je. Il fait chaud, en plus…

-    Ben oui, il fait chaud…

-    Et tu es blessé ! ajoutai-je.

A force d’enchaîner les concerts, mon frère s’est fait une tendinite à chaque poignet.

-    Tu vas avoir plus mal que moi, m’assura-t-il.

Gabriel alla donc fermer toutes les portes et fenêtres de la maison malgré la canicule et revint pour me faire me lever alors que j’étais assise au bout de la méridienne du canapé.

-    Nan ! S’il te plaît, laisse-moi tranquille…

-    Je ne te lâcherai jamais, Lucie.

S’il y a bien quelque chose que mon frère me répète régulièrement, c’est bien ça !

Et je pris une fessée debout, directement sur les fesses nues. Elle fut courte mais particulièrement dure à prendre sur mon derrière froid ! Je la sentis franchement passer et malgré tout, j’espérai que ce serait la seule qui tomberait. Mais non. Je me retrouvai très rapidement sur les genoux de mon frère malgré ma résistance beaucoup plus insistante que d’habitude. Je le priai vraiment longtemps mais rien n’y fit…

Allongée à plat ventre sur les cuisses de Gabriel, ce fut le début du véritable enfer.

Je passai la quasi-totalité de la séance sur ses genoux. Il n’y a vraiment rien de pire. Recevoir des claques pendant une vingtaine de minutes et ne rien pouvoir faire pour empêcher ça sur le moment, est une véritable torture ! C’est comme si, à chaque fois, j’oubliais ô combien une tannée faisait mal ! C’était un véritable supplice.

-    Arrête ! Lâche-moi, s’il te plaît ! Je ne vais quand même pas passer toute la séance sur tes genoux !

-    Pourquoi pas ? Je fais comme toi, je n’en fais qu’à ma tête !

Oh punaise. Si je n’avais pas été occupée à pleurer, j’aurais hurlé de rage. Je déteste qu’on me ressorte cet argument, surtout dans un moment comme celui-ci. Ce n’est pas parce que je n’écoute pas qu’en retour, il ne faut pas m’écouter !

 

       Ce passage sur les genoux de mon frère s’éternisa. C’était long, très long. Trop long.

-    Pourquoi tu ne prends pas tes médicaments, Lucie ? me demanda encore une fois Gabriel en stoppant sa main.

-    Parce que j’ai eu un problème d’ordonnance.

J’en suis totalement fautive. N’empêche que.

-    L’ordonnance n’excuse pas tout, me rétorqua Gabriel. Même les médicaments que tu pouvais prendre, tu ne les as pas pris ! Alors pourquoi tu ne prends pas tes médicaments ?!

-    Parce que je n’arrive pas à tous les prendre… Et que je suis têtue…

-    Ah, on y vient ! rétorqua mon frère en reprenant les claques. On y vient au véritable problème ! Tu es têtue ! Mais moi aussi, je suis têtu ! Et je le suis même plus que toi !

Je n’en pouvais plus. Les claques que je recevais étaient monstrueusement douloureuses. Mes limites physiques n’étaient pas atteintes mais ce n’était pas loin. Comme d’habitude, mon frère savait exactement jusqu’où il pouvait aller.

-    Stop ! Stop ! priai-je en pleurant, ne supportant plus cette fessée. Je vais prendre mes médicaments !

-    Le problème, c’est que tu me dis ça à chaque fois que tu es dans cette position. J’ai beaucoup trop entendu cette phrase pour te croire.

-    Mais si, promis ! Je vais les prendre ! Arrête s’il te plaît, ça fait trop mal !

-    Ah ben oui, ça fait mal ! Ça fait plus mal que les crises ?

-    Oui ! répondis-je spontanément tout en réfléchissant à un moyen de stopper cette fessée.

-    C’est dommage alors, parce que tu pourrais faire ce qu’il faut pour arrêter les deux !

Je tapai des pieds sur le carrelage, de colère et de frustration. Bon sang, ça ne finissait donc jamais ?!

-    Je veux que tu prennes tous tes médicaments, Lucie !

-    Mais c’est bon, là ! Je vais les prendre !

Le « c’est bon » était de trop. Je pris des claques spatiales pour regretter amèrement cette petite pointe d’insolence.

Enfin, au bout d’une éternité, Gabriel me lâcha pour me laisser me relever et m’ordonna d’aller au coin. Je refusai. Je pris quelques bonnes claques debout. Je cédai.

Mes fesses me faisaient un mal de chien. Cela faisait vraiment longtemps que je n’avais pas reçu une aussi longue tannée.

D’ailleurs, j’étais tellement douloureuse que je me tins tranquille pendant plusieurs minutes, ce qui est assez rare pour être souligné.

-    Bon, Lucie, qu’est-ce qu’on fait ? me demanda Gabriel alors que j’osais à peine le regarder.

-    Mais j’ai dit que j’allais prendre mes médicaments ! rétorquai-je en tentant de contrôler mon ton.

-    J’entends ça tous les mois et ça ne change pas, dit mon frère avec raison.

-    Qu’est-ce que tu veux que je te dise, alors ? demandai-je en espérant ne pas avoir été trop insolente.

-    Que tu vas arrêter d’être têtue.

Oh là, là. Impossible pour moi de le dire.

-    J’attends, Lucie.

-    Mais c’est mon caractère !

-    Un caractère, ça se change. Je veux que tu me dises que tu vas arrêter d’être têtue.

Je tentai alors de l’amadouer en m’approchant de lui pour coller mon front contre son torse en disant :

-    Tu sais que je t’aime…

-    Tu sais que moi aussi, me répondit-il en me repoussant et me tournant vers le coin. C’est d’ailleurs pour ça que je fais tout ça. Alors ? J’attends toujours.

C’était impossible pour moi de sortir cette horrible phrase. Ma bouche resta close. Cinq secondes plus tard, je prenais une horrible fessée debout dont le bruit des claques aurait pu réveiller les morts ! Il n’empêche que je finis par dire, au bout de la deuxième ou troisième claque reçue :

-    C’est bon ! Je vais arrêter d’être têtue !

-    Redis-le, m’ordonna Gabriel avant que je ne râle.

Les claques tombaient toujours, alors je dus le redire.

-    Redis-le encore, me dit mon frère.

-    C’est bon, là ! m’énervai-je. Je l’ai déjà dit deux fois !

Je fus obligée de le dire une troisième fois lorsque le martinet vint douloureusement cingler mon derrière meurtri.

-    Retourne au coin, me dit mon frère. Ça va faire du bien à ton égo !

Je lâchai alors un énorme « tchip » qu’heureusement Gabriel n’entendit pas – ou ne releva pas. Je dis « heureusement » car vous auriez très vite reçu l'avis de ma condamnation à mort.

Gabriel rouvrit la porte-fenêtre – nous allions bientôt suffoquer, avec cette chaleur ! – tout en me laissant au coin.

       Mais cette fois-ci, c’était trop. J’avais déjà passé du temps au coin et j’avais décidé que je n’en passerais plus ! Je commençai alors à me rhabiller et à m’en aller lorsque j’entendis Gabriel :

-    Ne fais pas ça, Lucie ! Tu vas t’en reprendre une !

Têtue comme d’habitude – et particulièrement aujourd’hui ! – je n’écoutai que moi-même. Ma robe fut rapidement remontée, ma culotte baissée une nouvelle fois, et je pris une dizaine de claques debout. Je dus me résigner : je ne gagnerais pas sur ce coup-là.

Remise au coin, j’y pleurai de colère et de frustration. Je ne pouvais pas faire ce que je voulais comme je l’entendais. J’étais obligée d’obéir à mon frère ! C’était juste atroce.

Lorsque Gabriel m’autorisa à me rhabiller, je pleurais encore. Avoir été obligée d’obéir alors que je n’en avais pas la moindre envie m’avait vraiment coûté ; mais c’était soit j’obéissais, soit je recevais une nouvelle tannée. Mes fesses étaient tellement hors service que l’idée de prendre de nouvelles claques me terrifiait.

-    Je vais te donner des devoirs, annonça mon frère après un câlin de consolation.

-    T’es pas sérieux, là ?! m’exclamai-je alors qu’il revenait avec une feuille et un stylo.

-    Je ne vais pas te donner de lignes, m’assura-t-il.

-    Tu l’as déjà fait par le passé, lui rappelai-je.

-    C’est du passé, répondit mon frère.

Il me demanda de faire un tableau contenant tous les jours de la semaine et les médicaments à prendre.

-    On va l’afficher, comme ça tout le monde pourra t’aider à t’y faire penser. Je veux que tous les médicaments soient cochés. Si jamais il y en a ne serait-ce qu’un seul qui n’est pas coché, je renvoie Hugo et les enfants faire un tour !

-    Tu bluffes, ce n’est pas possible !

-    J’ai l’air de bluffer ? me demanda mon frère d’un regard sévère. S’il manque une croix dans ce tableau, je t’en remets une, Lucie ! Et si je ne suis pas là parce que je travaille, je t’en mets une dès que je rentre !

Il avait bluffé en juillet, pourquoi pas en août ?

 

       Il ne bluffait pas.


   A suivre...

La suite !

Commentaires

  1. Ma pauvre il n'y est vraiment pas aller de main mort
    Me je suis un peu près sûre qu'il bluff mais fait quand même attention à toi
    J'aimerais pas me retrouver sous ses mains vue les bétises que je fait ;p

    Biz à toi
    Princessesarah

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