- Vous avez le droit de
vouloir garder Madame Jeanne, nous informa Monsieur John alors qu’il venait
nous coucher.
- C’est vous que je veux
comme père-référent, actai-je. Je ne veux pas d’autre parent que vous.
- Pareil pour moi, affirma
Mathilde.
Pourtant, jusqu’alors, Monsieur John m’en avait
fait voir de toutes les couleurs. Il n’était pas le plus gentil des référents, ni
le plus laxiste (bien au contraire !), mais mon instinct me dictait de le
garder. Ce qu’il fit ensuite me confirma que j’avais eu raison de
m’écouter : il nous prit, Mathilde et moi, dans ses bras et nous serra
contre lui. Au bout de quelques secondes de câlin collectif, il finit par
lâcher :
- Je vous aime bien mes
p’tites diablesses !
Puis il relâcha son étreinte, nous laissant
Mathilde et moi complètement bouches bée. Jusqu’à maintenant, jamais Monsieur
John n’avait jamais exprimé ses sentiments envers nous ! Cela me réchauffa le
cœur.
- Moi aussi je vous aime
bien, lui répondis-je.
- Moi aussi ! répéta
Mathilde.
- Et donc… me risquai-je
à demander, dorénavant il y aura beaucoup moins de fessées ?
- Ça dépendra de vous,
répondit le Directeur-Adjoint. Si vous faîtes une bêtise, vous irez au
coin ; mais si vous ne vous tenez pas correctement au coin, là oui, vous
aurez une fessée !
Pourtant, cela ne faisait pas partie du
protocole énoncé par Adrian Farlane : il y avait les lignes entre le coin
et la fessée ! Mais le vieil homme avait aussi précisé que ce protocole ne
s’appliquait pas aux parents-référents qui éduqueraient leurs filles comme bon
leur semblerait... Monsieur Adrian avait également dit qu’il y avait plusieurs
stades dans une fessée et que cette dernière n’était pas forcément déculottée.
Peut-être était-ce sur cette nuance-ci que Monsieur John jouerait ? Je me
tâtais à lui poser la question lorsque nous entendîmes plusieurs « BOUM ! »,
comme un feu d’artifice.
- Restez ici pendant que
je vais voir ce qui se passe ! nous ordonna notre père-référent avant de
sortir en trombe de notre chambre.
En « restant ici », il nous était
impossible de savoir ce qui se passait réellement ! Ma curiosité était
poussée à son paroxysme. En entendant des cris dans le couloir du dortoir, je
ne tins plus : je décidai d’aller jeter un œil au-dehors, Mathilde sur mes
talons.
Nous
suivîmes le mouvement d’élèves et nous retrouvâmes dans le hall :
certaines élèves avaient lancé des pétards qui continuaient d’exploser. Dans
tout ce chaos, Monsieur Éric peinait à rétablir l’ordre et à démasquer les coupables !
- Qui a fait ça ?!
hurlait-il, rouge de colère. J’exige que les coupables se dénoncent !
Puisqu’il n’avait aucune réponse et que les pétards
continuaient d’exploser, Monsieur Éric fit passer le mot à son équipe : que
chaque parent-référent récupère sa/ses fille(s).
Il ne fallut pas deux minutes pour que Monsieur
John se plante devant Mathilde et moi, qui regardions le spectacle en riant. Il
nous attrapa toutes les deux par l’oreille en grondant :
- Vous m’avez désobéi !
Je vous avais demandé de rester dans votre chambre !
- Mais…
- Chut !
ordonna-t-il en nous conduisant dans notre dortoir.
Lorsque nous fûmes arrivés dans notre chambre,
nous fûmes envoyées au coin selon la toute nouvelle méthode d’Adrian Farlane.
- Mains sur la tête !
ordonna le Directeur-Adjoint. Gare aux fesses de la première qui bouge !
Soudain, le téléphone de Monsieur John sonna.
Il finit par dire : « J’arrive tout de suite ! » avant de
raccrocher. Il ouvrit alors la porte de la chambre et chercha une Gouvernante dans
le couloir. Je me tournai légèrement pour regarder ce qui se passait.
- Marie-Claire !
appela-t-il.
- Oui ? s’enquit la
Gouvernante.
- Mes filles sont au
coin, peux-tu les surveiller, s’il te plaît ? Je veux être prévenu dès qu’elles
feront le moindre mouvement !
- Ne t’en fais pas, je m’en
occupe ! répondit-elle.
Tandis que notre père-référent sortait en trombe
de notre chambre, Madame Marie-Claire s’assit sur la chaise de bureau de Mathilde
pour nous surveiller.
- Mademoiselle Clémence, c’est
le mur qu’il faut regarder !
Je repris ma position d’origine en grognant. Je
commençais à avoir mal aux bras et à m’ennuyer. Heureusement, Charline se mit
soudainement à courir dans le couloir pour poursuivre Florentine, et Madame
Marie-Claire dut sortir de la chambre pour les gronder.
Alors que je relâchais mes bras, j’entendais la
Gouvernante crier :
- Qui vous a permis de
courir dans les couloirs à l’heure où vous devriez être couchées,
Mesdemoiselles ?! Vous me ferez cent lignes chacune pour demain soir !
« Je ne dois pas courir dans les couloirs. » ! Au lit,
maintenant ! Dépêchez-vous avant que j’appelle vos référents !
Il faut que je vous y mette moi-même ?!
Madame Marie-Claire s’absenta assez longtemps
pour que Mathilde et moi puissions nous asseoir quelques instants sur nos
chaises de bureau. Au loin, nous entendions que le silence commençait à
reprendre ses droits, signe que la situation était maintenant rétablie.
Mathilde et moi discutions quand soudain, Monsieur
Matthieu apparut dans l’encadrement de la porte. Mon cœur se mit à battre à
tout rompre. Il était tellement beau, mon Matthieu !
Il croisa les bras et fronça les sourcils en
disant :
- Vous n’étes pas
censées être au coin, toutes les deux ?
- Madame Marie-Claire
nous en a libérées, mentit Mathilde.
- Madame Marie-Claire ?
Ça m’étonnerait ! Je ne la connais pas beaucoup mais je mets ma main à
couper qu’elle n’aurait jamais levé une punition donnée par le Directeur-Adjoint !
- Si, je vous assure !
insista Mathilde alors que je lui faisais les gros yeux afin qu’elle
stoppe ses mensonges.
- Bien, déclara mon
amoureux. Alors je vais de ce pas lui demander…
- Non, Monsieur ! l’arrêta
soudain mon amie.
- C’est bien ce que je me
disais, sourit le Surveillant Général. A l’heure actuelle, il n’y a
que trois lieux possibles pour toutes les pensionnaires de cet
établissement : au lit, au coin ou dans le bureau du Directeur. Puisque
vous n’êtes pas à l’origine du déferlement de pétards dans le hall d’entrée,
vous n’avez rien à faire dans le bureau de Monsieur Éric. En revanche, Monsieur
John vient de me dire qu’il vous avait mises au coin pour lui avoir désobéi, et
que vous ne deviez pas en bouger. A ce que je vois, vous lui avez encore
désobéi !
- Mais Monsieur… tenta
Mathilde.
- Je ne vous ai pas
autorisée à parler, trancha sèchement mon aimé. Votre père-référent est
actuellement occupé et va en avoir pour un moment. Il m’a chargé de vous sanctionner - car il sait pertinemment que vous ne savez pas vous tenir au coin - , puis de vous
coucher. Je crois également savoir qu’il vous a menacées d’une fessée si vous
ne vous teniez pas correctement au coin.
Le Surveillant Général retroussa la manche droite
de sa chemise et demanda :
- Alors ? Par
laquelle je commence ?
Depuis son retour, je savais que mon petit ami
n’attendait que ça de me fesser. Si Côme lui avait grillé la priorité avant-hier,
il avait maintenant un boulevard pour agir.
Malgré ça, j’étais tout de même plus chanceuse
que Mathilde : mes fesses étaient pratiquement guéries alors que les
siennes étaient encore très ecchymosées à cause de la raclée reçue vingt-quatre
heures plus tôt pour avoir tenté de fumer dans les toilettes.
L’impatience de Monsieur Matthieu se faisant
star, ce fut moi qu’il attrapa en premier. Il s’assit sur mon lit et me bascula
sur ses cuisses.
- Monsieur, s’il vous
plaît ! le priai-je qu’il remontait ma chemise de nuit et baissait ma
culotte. Pas de déculottée ! S’il vous plaît, Monsieur !
- Votre père-référent vous a punie
et vous avez cru bon ne pas respecter sa punition, rappela mon amoureux. Je
suis désolé Clémence, mais ça ne mérite pas moins qu’une déculottée !
J’accusai cette fessée du mieux que je pus ;
et même si elle fut douloureuse, elle fut courte. Je bénis le Ciel pour cela !
Je n’avais reçu « qu’ » une trentaine de claques – plutôt bonne,
certes ! – mais ça aurait pu être bien plus long !
Et mon aimé me renvoya au coin avant de s’occuper
de Mathilde, qui hurla durant sa fessée. Ses fesses étaient dans un tel état
que j’avais senti mon aimé hésiter avant de lui claquer le derrière. Tel que je
le connais, il avait dû se dire : « Après tout, elle ne doit s’en prendre qu’à
elle-même si elle reçoit autant de roustes ! ». D’ailleurs, en relevant ma
meilleure amie de ses cuisses, il lui dit :
- Je vous conseille
vivement de cesser vos âneries, Mathilde ! Cela donnerait du répit à votre
postérieur. Il en a bien besoin ! Allez au lit, maintenant ! Toutes
les deux !
Je sortis du coin pour aller me coucher. Matthieu
borda d’abord Mathilde en lui embrassant le front, ce qui me rendit verte de
jalousie. Puis, après avoir vérifié que ma coloc’ s’était bien enroulée dans sa couette et tournée vers le
mur, il se pencha sur moi et embrassa délicatement mes lèvres qui n’attendaient
que ça. Ensuite, il me chuchota dans l’oreille : « Ce fut un plaisir de
revoir tes jolies fesses ! Je t’aime. ».
Matthieu se recula ensuite et nous dit à toutes
les deux :
- J’imagine que vous vous
doutez que votre père-référent vous donnera un doublon demain. D’ici là, tâchez
de passer une bonne nuit. Vous n’avez vraiment pas intérêt à vous relever !
Dormez bien, les filles.
Lorsque mon aimé sortit de la chambre, j’eus l’impression
qu’il emportait un bout de mon cœur avec lui.
Mathilde et moi nous endormîmes, le calme étant
revenu dans le Pensionnat.
A suivre…
😉
RépondreSupprimerOuf ... Clémence et Mathilde restent avec Mr John 😊 un p'tit peu de tendresse pour
célébrer ce nouveau départ, ca fait du bien !
La tâche des gouvernantes ne va pas être simple ... le coin, les lignes ... les filles vont sûrement s'en donner à cœur-joie 🥳
Mr Éric va peut-être être obligé de resserrer la vis ???
Sympa le p'tit cadeau de Mr John à Mathieu et Clémence ... une fessée et un furtif baiser ... Mathieu semble toujours avoir du mal à résister !!! Ce qui n'aide pas beaucoup Clémence sur ce coup 😒
Je suis contente aussi que les filles restent avec Mr John 🙂
RépondreSupprimerÇa va être le foutoir avec le nouveau règlement. La direction va avoir fort à faire.
Vite la suite 🙏
Je me doutais que Clémence resterait avec John et Mathilde étant un vrai mouton c'étais sûre qu'elle ferait pareil :D
RépondreSupprimerJe pense que les choses vont changer pour le meilleur grâce à l'intervention du big boss
Mathieu et Clémence vive vraiment quelque chose de fort et d'inédit j'ai hâte de savoir comment vont évoluer les choses
En attendant je craint pour les fesses de Clémence quand son père-référent lui tombera dessus.
J'adore ce que tu fait continue
Prend soin de toi
Biz à princessesarah