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Journal d'une étudiante accueillie. - Chapitre 100 (1ère partie)

 Waouh, quel chemin parcouru depuis le premier chapitre de cette série ! Et moi qui avais voulu l'arrêter au 30ème chapitre...! Un grand merci à vous, chers lecteurs ! Vous êtes plusieurs milliers à lire quotidiennement ce blog avec une fidélité sans faille. Grâce à vous, mes histoires font le tour du monde !!! Mille mercis !!! L.P.




Vendredi 24 janvier 2020.

 

       Je me rendis au petit déjeuner, un peu groggy par tout ce qui s’était passé la veille. Le stress de l’attente m’avait beaucoup fatiguée.

Etant la dernière à rejoindre la table, je dis bonjour à tout le monde avant de m’asseoir à ma place. Mayeul avait toujours une mine renfrognée et ne prononçait pas un seul mot, ce qui n’avait pas l’air d’inquiéter mes parents. Scarlett s’attelait à tartiner un bout de pain grillé d’une généreuse couche de confiture ; et Michael lisait les nouvelles du jour sur sa tablette entre deux gorgées de café.

-    Je suis vraiment désolée que vous n’ayez pas pu terminer vos vacances, dis-je d’un air coupable pour engager la conversation et rompre le silence pesant qui régnait.

-    On est parents avant tout, me répondit ma mère avec un sourire.

-    Vous n’avez pas fait de gosse pendant votre escapade, j’espère ?! grommela Mayeul. Maintenant que vous vous êtes débarrassés d’Anaïs et Manoé, vous allez peut-être vouloir les remplacer !

Papa leva les yeux de sa tablette et afficha un air offusqué. Maman cessa de mâcher le contenu de sa bouche, stupéfaite. Louise et moi affichâmes des mines apeurées. Mayeul ?! Était-ce bien Mayeul qui venait de parler ?!

Michael but une gorgée de café puis répliqua :

-    Ta mère et moi avons décidé de ne pas avoir d’enfant biologique et avons fait le nécessaire pour cela. Cela étant, je suis bien gentil de me justifier car ce que nous avons fait cette semaine ta mère et moi ne te regarde absolument pas !

Mayeul garda le silence mais soutint tout de même le regard de papa d’un air insolent. Ce dernier poursuivit :

-    Je ne sais quelle mouche t’a piqué, Mayeul, mais si tu as décidé d’adopter une attitude rebelle, tu vas te heurter à un mur ! Baisse les yeux immédiatement !

Mon frère n’obéit pas, devant nos mines de plus en plus ahuries à Louise et moi. Nous étions en train d’assister à un spectacle sous tension !

-    Si je dois me répéter, mon fils, sois sûr que ça va sacrément barder ! prévint papa.

Même moi, j’aurais obéi. Maman ne pipai mot mais regardait également Mayeul d’un air menaçant. Pour autant, mon frère ne bougea pas.

-    Très bien, déclara papa. Scar, va me chercher le martinet, s’il te plaît.

Mes yeux s’écarquillèrent tellement que je crus qu’ils allaient se dessécher. Le martinet ! Mes parents n’avaient jamais usé d’un tel instrument sur nous ! Dans le cas de très, très grosses bêtises, nous avions eu droit à la brosse ou au paddle – et en encore, ce fut bien rare ! – mais le martinet… jamais !

En entendant la réplique de papa, Mayeul s’exprima, joignant le geste à la parole :

-    C’est bon, je baisse les yeux ! Je baisse les yeux !

-    Trop tard, mon garçon ! annonça papa tandis que maman se levait. Depuis hier, tu as décidé de nous défier, tu vas vite savoir ce qu’il en coûte !

Mon frère prit une déculottée au martinet si cuisante qu’il en cria et pleura de toutes ses forces ; lui qui avait déjà reçu une rouste mémorable hier devait très certainement avoir senti passer cette volée à lanières de cuir !

J’avais déjà reçu cet instrument chez Tom et Dana, et je me souviens qu’il m’avait laissé un souvenir particulièrement cuisant ; assez cuisant pour ne pas avoir envie de le recevoir à nouveau !

Obligeant Mayeul à se rasseoir à table, papa lui ordonna de sa grosse voix :

-    Rappelle-moi qui commande ici !

-    Maman et toi, répondit mon frère d’une voix tremblotante.

-    Tu ferais bien de t’en souvenir ! gronda Michael. Continue de faire ton caïd, mon fils ! Continue ! Des fessées comme ça, je peux t’en flanquer dix par jour, si ça me chante !

Mayeul laissa couler une ultime larme sur sa joue, ce qui me fit mal au cœur pour lui. Le pauvre !

-    Finissez de déjeuner, conseilla maman, sinon nous allons être en retard pour l’école.

 

En nous déposant chez les religieuses, Scarlett donna un énorme tupperware à Sœur Thérèse.

-    Qu’est-ce que c’est ? lui demandai-je.

-    J’ai fait des cookies pour la vente de gâteaux de cette après-midi, déclara ma mère.

-    Tu as fait des cookies ?! m’exclamai-je avec dédain.

-    Il y a une vente de gâteaux ?! s’étonna Louise.

-    Oui, répondit patiemment maman. Je ne vous en ai pas parlé parce que votre père et moi n’étions pas censés y participer, car nous serions tout juste revenus de Corse.

-    C’est une vente de gâteaux pour quoi faire ? demanda Mayeul en grommelant, se frottant toujours discrètement le derrière depuis que papa l’avait corrigé ce matin.

-    Pour financer les voyages scolaires, répondit maman.

-    Quels voyages ? interrogeai-je.

-    On va partir en voyage ! s’exclama Louise.

-    Vous en saurez plus au moment opportun, trancha Scarlett. Maintenant, dépêchez-vous, vous allez être en retard. Et vous avez intérêt d’être dans le vert, sinon…

Je déguerpis avant d’entendre la fin de la phrase de ma mère, Louise sur mes talons.

 

       Le premier cours de la journée, littérature française, débuta avec Sœur Anne de Dieu. Elle était plutôt de mauvaise humeur et punissait chaque bavardage par des coups de règle sur les doigts, en plus d’une descente dans le orange, ou carrément dans le rouge. Je me forçai à me tenir sage comme une image pour éviter une quelconque déconvenue : si les coups de règles ne m’étaient pas réservés car mes parents les avaient interdits, je ne voulais pas descendre dans le orange. Une fessée de la part de ma mère, ou de mon père ne me tentait pas le moins du monde ! Surtout que le martinet était de sortie, aujourd’hui…

L’heure de la récré approcha et nombreuses étaient les camarades qui étaient au piquet ou avaient les doigts douloureux. L’extrême sévérité de Sœur Anne de Dieu en ce vendredi matin était vraiment inhabituelle ; et c’était un véritable exploit que je n’aie pas encore été punie !

Tandis que j’écoutais le cours et prenais des notes, on me fit passer un mot. Je le dépliai discrètement et lus : « Rassemblement ce matin à la récré, près de la fontaine à eau ! ». Me demandant bien de qui cela venait – je n’avais pas reconnu l’écriture de Louise -, je repliai le papier et le fourrai dans ma trousse, tentant de me reconcentrer sur le cours.

 

       A la récré, ma sœur et moi nous rendîmes près de la fontaine à eau, comme le petit mot nous l’avait demandé. Cela faisait vraiment bizarre de ne pas avoir Ana avec nous : j’avais l’impression qu’il me manquait une béquille. Je me demandais alors si tout se passait bien pour elle, et si son bilan avec Axel n’avait pas été trop… pénible.

A notre grande surprise à Louise et moi, la totalité de notre classe nous rejoignit près de la fameuse fontaine ; le groupe était mené par Magdalena.

-    Je vous ai toutes demandé de venir car j’ai besoin de vous parler, dit-elle en nous parlant avec prestance et charisme.

Nous étions dix-sept – Anaïs et Marion manquaient – à avoir les yeux rivés vers Magdalena, nous demandant bien de quoi elle voulait nous parler.

-    Si comme moi, vous en avez assez des brimades à l’école, des coups de règles et du fichu tableau des couleurs, je vous invite toutes à une révolution ! En rentrant en classe après la récré, cessons de travailler !

Des murmures se propagèrent parmi nous. Pour ma part, il était hors de question que je participe à cette révolte. Je n’imaginais que trop bien la réaction de papa et maman : j’allais me prendre une fessée carabinée ! Celle d’oncle Caleb mardi m’avait déjà bien calmée !

-    Et nos parents dans tout ça ? demanda Amandine. Quand ils apprendront qu’on s’est révoltées, je ne donne pas cher de notre peau !

-    Ça en vaut la peine pour avoir la paix à l’école ! répliqua Magda. Vous prendrez peut-être une volée de la part de vos parents ; mais ensuite, les religieuses nous laisseront tranquilles ! Plus de brimades ! Plus de punitions ! Plus de tableau des couleurs à la con !

Alors qu’autour de moi certaines camarades adhéraient au discours de Magda, j’intervins :

-    Tu crois vraiment ça ?! Moi, je crois juste que nos parents vont nous coller une rouste qui va nous calmer pour une décennie, et qu’ensuite tout redeviendra comme c’est actuellement ! On vit dans une dictature, il faut s’y habituer, maintenant !

-    Non, il nous faut nous révolter ! contra Magdalena. Que diraient Olympe de Gouges, Louise Michel ou Simone Veil si elles nous voyaient ainsi ?! Nous devons tenter une révolution !!!

Angélique et moi paraissions être les seules à ne pas vouloir participer à cette mutinerie. Même Louise était très intéressée par le mouvement ! Plus Magdalena discourait, plus elle convainquait de camarades.

-    Louise, papa et maman vont nous tomber dessus ! la raisonnai-je. Tu ne crois pas qu’ils ont assez d’ennuis comme ça, avec Anaïs et Mayeul ?! On ne va pas s’y mettre, nous aussi !

-    C’est juste pour améliorer nos conditions de vie à l’école, me répondit ma sœur. Dédramatise !

-    Nos conditions de vie ?! m’exclamai-je. Tu t’entends ?! On n’est quand même pas à Auschwitz !

-    Si les Sœurs peuvent nous foutre la paix avec leur discipline à deux balles, je suis partante ! affirma ma sœur.

-    Alors ne viens pas pleurer quand papa et maman te flanqueront une bonne fessée ! l’informai-je.

-    Je n’en prends jamais une bien grosse de toute façon, dit Louise avec raison.

-    C’est peut-être ça, le problème ! répliquai-je. Si tu en prenais des plus sévères, Magda aurait mis davantage que deux minutes à te retourner le cerveau !

-    De toute façon, si tu ne nous suis pas, tu vas passer pour la fayotte de la classe ! me prévint ma sœur. A toi de choisir !

Elle n’avait pas tort. Mais bon sang, que leur arrivait-il, à tous ?! Anaïs avait pété une durite sur notre baby-sitter, Mayeul et Louise se transformaient en démons, et moi… moi, j’avais décidé de marcher sur le chemin de la sagesse. Le monde commençait vraiment à tourner à l’envers…

 

       Mon cœur se mit à battre à tout rompre lorsque nous rentrâmes en classe : Sœur Geneviève nous demanda de sortir nos affaires de culture générale, et personne ne bougea. Tout le monde croisa les bras sur la table, en signe de révolte. Moi qui m’étais penchée pour attraper mon cahier de culture générale, je jetais un œil autour de moi : mes camarades les plus proches – y compris ma sœur ! – me fusillèrent du regard. La mort dans l’âme, je me redressai et imitai le reste de la classe.

Sœur Geneviève se mit dans une colère noire : elle nous hurla dessus, balança quelques gifles à celles qu’elle avait le droit de corriger, mais personne ne céda. Elle nous menaça des pires punitions, de toutes nous descendre dans le rouge, de nous donner un mois de retenue… J’étais au bord des larmes ; mais pour ne pas être accusée de couardise, je tins bon comme toutes les autres.

-    J’appelle la Mère Supérieure ! déclara-t-elle alors.

Quelques minutes plus tard, la très vieille nonne apparut dans notre classe. Elle menaça d’une correction à la canne celles qui pouvaient y être soumises – soit la moitié de la classe – mais Marylou répondit d’une voix forte :

-    Vous n’avez pas le droit de toutes nous frapper ! Nous continuerons de résister.

La Mère Supérieure tenta de nous faire plier à coups de menaces toutes aussi terrifiantes les unes que les autres. Tremblante, j’essuyai discrètement une larme qui menaçait de couler sur la joue. Papa et maman ne seraient vraiment pas contents. Ils ne seraient vraiment pas contents du tout !

       Cela faisait maintenant une demi-heure que la classe tenait bon dans son refus de travailler. Nous gardions les bras croisés. Et puis, le moment que je redoutais tant arriva. La Mère Supérieure annonça :

-    Vous ne voulez pas travailler ? Parfait ! J’appelle vos parents pour qu’ils viennent vous chercher !

Ne tenant plus, je laissai couler mes larmes. C’en était fini de moi. J’étais bonne pour une déculottée au martinet, alors que ma seule faute était d’avoir été trop lâche pour m’opposer à l’élan collectif. Pour le coup, Olympe de Gouges, Louise Michel et Simone Veil ne seraient vraiment pas fières de moi…

-    Ressaisis-toi un peu ! me dit Louise en me donnant un coup de coude.

-    Papa et maman vont nous massacrer ! réussis-je à chuchoter entre mes larmes.

-    On va leur expliquer et tout va bien se passer ! rétorqua mon ignorante grande sœur.

Nous étions censés fêter l’anniversaire de Louise lundi : elle passerait ses vingt ans avec les fesses écarlates. J’étais persuadée que nous prendrions une raclée telle que nos derrières resteraient rouge vif pendant une semaine.

La Mère Supérieure sortit alors de la pièce, et dix minutes plus tard, les parents commencèrent à affluer dans la classe pour venir chercher leur(s) fille(s) désobéissante(s). Réfléchissant à toute vitesse, je me rendis vite compte que les parents n’arrivaient pas par ordre alphabétique, comme je l’avais espéré. Vingt-deux minutes exactement après que la Mère Supérieure fut sortie de la classe, Scarlett arriva.

A l’instar de deux ou trois parents furieux, maman n’attendit pas que les quatre religieuses présentes dans la classe lui amènent ses filles : elle pénétra dans la pièce et fonça directement sur nous.

-    Je ne voulais pas ! dis-je alors, en pleurant. Je ne voulais pas ! Je n’étais pas d’accord !

-    Je vais tout t’expliquer, poursuivit Louise d’une voix beaucoup moins assurée qu’avant l’arrivée de maman.

Scarlett attrapa Louise et lui flanqua cinq énormes claques sur les fesses devant tout le monde. Louise pleura immédiatement de douleur, de vexation et de honte. Comme je m’y étais attendue, ma mère fit la même chose avec moi, ce que je trouvai particulièrement injuste, étant donné que je n’avais jamais voulu tout ça.

-    On rentre ! gronda maman alors qu’elle nous attrapait toutes les deux par l’oreille. Vous allez prendre la suite à la maison ! Vous allez voir comment votre père va vous accueillir ! Vous allez voir !

Je plaidai ma cause auprès de ma mère jusqu’à ce que nous atteignions la sortie du bâtiment.

-    Je ne voulais pas ! Je te jure sur la tête de qui tu veux que je ne voulais pas faire ça, maman !

-    C’est vrai, Louise ?! se stoppa notre mère en nous lâchant enfin. Marie ne voulait pas se révolter ?!

-    Oui c’est vrai, c’est moi qui l’ai forcée, répondit ma sœur avec courage ou folie.

-    Tu ne perds vraiment rien pour attendre ! menaça Scarlett entre ses dents.

Maman fit alors demi-tour après avoir déverrouillé la voiture. Je m’exclamai :

-    Où vas-tu ?

-    Vérifier vos dires. Montez dans la voiture, j’arrive !

Louise et moi montâmes dans la voiture familiale. Assise derrière le siège conducteur, je m’attachai et laissai mon regard aller au loin, pleurant de plus belle. Mes fesses me brûlaient à cause des cinq claques maternelles reçues devant toute la classe, et devant les religieuses. Tout ça à cause de Louise !

Le silence qui régnait dans le véhicule était pesant, et il se poursuivit jusqu’à ce que Scarlett nous rejoigne enfin et attache sa ceinture.

-    J’ai interrogé deux Sœurs, ainsi que plusieurs de vos camarades de classe, expliqua maman en démarrant la voiture. Effectivement, Marie, tu ne voulais pas participer au mouvement de révolte.

-    C’est vrai ! intervins-je. Je ne voulais pas le faire, c’est Louise qui m’a forcée ! Et quand je lui ai dit que papa et toi alliez vous fâcher, elle a répondu que, de toute façon, elle ne prenait jamais une fessée bien grosse et qu’elle n’avait trop rien à craindre !

-    Tu confirmes, Louise Webber ?! se renseigna maman.

-    Oui maman, répondit ma sœur avec une honnêteté admirable.

-    Crois-moi, tu vas sentir passer celle qui t’attend à la maison ! annonça la mère de famille. Il est hors de question que tu continues de te comporter ainsi !

Louise garda le silence. J’en profitai pour insister :

-    Maman, je te jure que je ne voulais pas !

-    J’ai compris, Marie ! s’agaça Scarlett. Il n’empêche que tu as quand même participé à la révolte ! Pour quelqu’un qui ne voulait pas, tu remarqueras que c’est assez troublant !

-    Mais Louise m’a forcée ! répétai-je.

-    Ah oui ? s’étonna ma mère. Elle t’a mis un couteau sous la gorge, c’est ça ?!

-    Non, mais…

-    Tu as assez de caractère pour dire non à tes camarades, Marie ! poursuivit maman en me grondant. Je veux bien que tu n’aies pas été partante, mais n’essaie pas de me faire avaler que tu as participé à cette révolte sous la menace !

J’étais dépitée et terrorisée. Au fur et à mesure que nous avancions sur le chemin de la maison, je me liquéfiais de plus en plus, ne pouvant stopper mes pleurs.

 

       Lorsque maman se gara dans l’allée, je me préparai à vivre mes dernières minutes de vie.

Nous descendîmes de la voiture et entrâmes dans la maison. Je pleurais abondamment en enlevant mon manteau et mes chaussures ; Louise restait de marbre même si son langage corporel montrait qu’elle n’en menait pas large.

Soudain, papa apparut de je ne savais où et attrapa ma sœur par le poignet. Il avait déjà le martinet à la main ! Mais enfin, qu’arrivait-il aujourd’hui ?! Tout le monde était-il devenu fou ?! Entre papa qui ne se séparait plus du martinet, mon frère et ma sœur qui avaient décidé de se rebeller, et moi qui tremblais de tous mes membres à l’idée de me faire punir…

Mais je n’avais pas le temps de chercher les réponses à mes questions : avant même que je reprenne mes esprits, Michael avait déculotté Louise et striait les fesses de sa fille à l’aide des lanières de cuir. Louise criait, et papa s’en fichait ! Il continuait de taper et de gronder sa fille, encore plus fort qu’il ne l’avait jamais fait. Lui aussi hurlait ! Il haussait parfois le ton pour nous gronder ; mais nous hurler littéralement dessus, ça, il ne l’avait jamais fait !

Je tentai de jeter un coup à ma mère qui avait disparu de la pièce. Mais enfin, où était-elle ? Scarlett seule pouvait empêcher Michael d’aller trop loin et de massacrer les fesses de Louise !

Seule Assa était présente, et observait la scène depuis le bar. Lorsque je la regardai, elle me lança : « C’est mérité, Marie ! ».

Louise fut lâchée et envoyée au coin, ses fesses striées et écarlates n’auraient de toute façon pas pu supporter de coups supplémentaires. Papa, le visage furieux, presque dément, me fonça alors dessus en criant : « A ton tour, Marie ! Viens ici ! ». Il m’attrapa le poignet, je crus alors que mon cœur allait s’arrêter…

 

Mais heureusement, je me réveillai.

Je jetai un coup d’œil à mon réveil : il n’était que cinq heures du matin. J’avais encore deux bonnes heures à dormir. J’attrapai ma bouteille d’eau, bus deux ou trois gorgées et tentai de me rendormir en espérant ne pas refaire un tel cauchemar !

 

A suivre…

Commentaires

  1. Félicitations ! J'y ai cru jusqu'au bout 😓

    Ouf ! Heureusement que ce n'était qu'un affreux cauchemar ...
    Marie est tellement chamboulée par les derniers évènements que son sommeil en est perturbé !
    Va-t-elle réussir à se rendormir sans le réconfort de ses parents ?

    🙏
    Trop hâte de découvrir la vraie journée du vendredi que j'espère moins chaotique pour toute la famille.




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