Lundi 7 octobre 2019.
Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer
convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos
parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions
épuisées à la suite des émotions d’hier soir.
En
m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir :
plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté
que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas
loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana
n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés
de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de
sortie ; ils ont paraît-il fait de belles marques sur les derrières de ma
fratrie !
Il
fut effectivement compliqué de tenir en place l’après-midi : mon fessier
bleui mêlé à l’inconfortable siège d’amphithéâtre…on aurait pu croire que
j’avais des puces tellement je gigotais ! Mes sœurs n’étaient pas mieux
loties que moi, et si nos camarades étaient futés, ils pouvaient aisément
comprendre ce qu’il nous était arrivé ; d’autant plus que plusieurs
d’entre eux avaient pu voir notre mère à l’œuvre en direct avec cette peste de
Cassandra !
En
sortant de notre dernier cours de la journée, mes sœurs et moi nous réunîmes et
marchâmes ensemble en direction de la maison, prêtes à découvrir Héloïse. Je ne
cachai pas mon appréhension : il ne fallait pas que cette baby-sitter
s’avère trop sévère car mes fesses n’en supporteraient pas davantage !
Ce
fut Anaïs qui ouvrit la porte en premier, beaucoup trop curieuse et souhaitant
en avoir le cœur net. Nous la suivîmes de près. Notre nouvelle baby-sitter se
tenait debout au milieu de la pièce à vivre et semblait nous attendre de pied
ferme.
-
Bonjour les filles. Vous êtes à l’heure, c’est
un bon début !
Héloïse était toute petite (à vue d’œil j’aurais dit
qu’elle mesurait 1m55 !) et menue. Les cheveux châtains et au carré, elle
portait ce style de grosses lunettes à la Camélia-Jordana qui est tant à la
mode en ce moment. Habillée d’un sweatshirt
floqué d’un smiley faisant un clin d’œil, d’un jeans regular et de converses
bleu marine, Héloïse passerait très facilement pour une de nos camarades
étudiantes si elle se promenait dans le hall de la fac !
-
C’est elle la baby-sitter ? nous chuchota
Jeanne. Elle ne ferait peur à personne !
Il est vrai que pour ma part, je m’attendais plus à une grande
pimbêche portant un tailleur tiré à quatre épingles.
-
Oui mais justement, prévint Anaïs. Faut
peut-être se méfier… elle a l’air inoffensive comme ça mais si papa et maman
l’ont choisie, c’est qu’il y a une raison !
-
Vous pourriez venir vous asseoir pour que l’on
fasse connaissance ? nous demanda Héloïse. Ce sera beaucoup mieux que de
vous regarder murmurer je ne sais quoi dans vos barbes !
Héloïse avait préparé le
goûter : sur la table basse nous attendaient quatre verres de jus de
fruits, des tartines de pain frais nappées de Nutella et une pomme soigneusement
épluchée et découpée en quatre.
-
J’espère que cela vous convient, avoua Héloïse.
-
Ben, quand on rentre de la fac on a l’habitude
de piocher vite fait dans le paquet de céréales, dit Jeanne. Donc là, c’est
royal !
-
Sachez qu’un goûter de ce genre vous attendra
tous les soirs lorsque je serai là, annonça la baby-sitter.
-
Et c’est quoi la contrepartie ? demanda
Anaïs qui soupçonnait quelque chose de louche.
-
Que vous soyez sages et obéissantes, répondit
Héloïse. Mais même si ce n’est pas le cas, votre goûter vous attendra quand
même ; ainsi qu’une bonne fessée. Mais je pense que vous êtes déjà au
courant.
Jeanne pouffa, manquant de renverser le verre de jus de
fruits qu’elle tenait dans la main.
-
Qu’est-ce qui te fait rire ? demanda la
nouvelle venue.
-
Eh bien, tu es toute petite et…frêle…et… Je veux
dire, on a de quoi avoir peur de nos parents : ils font peur d’apparence.
Notre père est grand et n’a pas forcément un visage sympathique, quant à notre
mère, elle fait sévère et on voit que malgré le fait que ce soit une femme,
elle peut nous maîtriser très facilement. Mais toi… on dirait que tu ne
pourrais même pas discipliner une enfant de trois ans !
Jeanne venait de dire tout haut ce que nous pensions
toutes tout bas. Héloïse sourit, puis dit calmement :
-
Eh bien si tu penses cela, tu n’as strictement
rien à craindre de moi.
Je m’attendais à ce que notre nouvelle nounou nous
démontre par A + B qu’effectivement elle allait nous faire filer droit, mais
elle usait d’une stratégie toute autre, nous décontenançant totalement.
-
Aller, mangez. Vous n’aurez pas assez de temps
pour vos devoirs si vous traînez trop.
Après avoir croqué dans sa tartine, Louise dit :
-
Au fait, nous ne nous sommes même pas
présentées !
-
Pas la peine, vos parents m’ont bien parlé de
vous. Toi, tu es Louise, la plus studieuse des quatre. Tu es en général sans
ennuis ni problèmes, et ta loyauté envers tes sœurs est remarquable. Tu es
plutôt du genre conciliante et très facile à vivre.
Héloïse avait très bien décrit Louise. Elle continua :
-
Toi, tu es Anaïs. Tu travailles également très
bien à l’école mais tu as un sacré caractère qu’il faut souvent discipliner. Tu
es impulsive et du style « grande bouche » mais une fois que l’on
sévit, il n’y a plus personne !
Anaïs confirma. La nounou reprit :
-
Toi, tu es Jeanne. Très discrète, tu fais tous
tes coups en douce, voilà pourquoi il faut t’avoir à l’œil sans arrêt. Il faut
notamment surveiller tes devoirs et t’aider avec ceux-ci car tu as beaucoup de
difficultés à avoir de bonnes notes.
Il est vrai que Jeanne n’est pas très bonne élève. La
baby-sitter en vint à moi :
-
Enfin, toi, tu es Marie, la plus coriace des
quatre. Tu es bonne élève, mais tu n’as pas l’habitude de devoir respecter des
règles et tu as du mal à t’y plier. Il faut donc redoubler de vigilance avec
toi. Et puis tes parents m’ont dit que tu étais sur la sellette en ce moment
car tu avais fait énormément de bêtises en leur absence ; donc si tu fais
une bêtise, je ne devrais pas discuter avec toi mais te donner une fessée
directement !
-
Oui enfin… Tu n’es pas obligée de faire tout ce
qu’ils disent ! rétorquai-je.
-
Je ferai ce qu’il me semble nécessaire, affirma
Héloïse. Vos parents me payent une fortune pour vous garder et ils me font
confiance. Je ne souhaite pas les décevoir. Aller, finissez vite votre goûter !
Je ne savais pas d’où venait cette envie de tester
Héloïse mais une chose était sûre : elle était bien là. J’étais d’ailleurs
persuadée qu’il en était de même pour mes sœurs : nous voulions toutes
savoir si Héloïse était redoutable ou si ce n’était que de la poudre aux yeux.
Le goûter terminé, nous nous mîmes en route pour aller
dans nos chambres ; mais Héloïse nous stoppa :
-
Où allez-vous ?
-
Ben, faire nos devoirs dans nos chambres,
répondit Louise.
-
Vous allez faire vos devoirs ici, comme ça je
pourrai vous surveiller. Installez-vous sur la table de la salle à manger.
-
Ben non, on a toujours fait nos devoirs dans nos
chambres, je ne vois pas pourquoi ça devrait changer, protesta Anaïs. Si tu
veux nous surveiller, tu n’as qu’à faire des rondes dans nos chambres et puis
voilà !
-
Installez-vous ici, les filles. Tout de suite.
Héloïse avait une voix plus ferme, même si elle restait
calme.
-
Non, on va dans nos chambres ! soutint
Anaïs.
-
Les filles, je ne vais pas répéter les choses cent
fois. Lorsque je vous demande quelque chose, j’attends à ce que vous le fassiez
immédiatement. Je ne vais pas m’énerver, je vais simplement compter jusqu’à
trois. Si à trois vous n’avez pas obéi, cela va mal se passer. Un.
Louise et Jeanne partirent s’installer. J’hésitai. En
temps normal je tiendrais sans problème, mais mes fesses bleues m’obligeaient à
la réflexion. Anaïs croisa les bras en signe d’insistance.
-
Deux.
Je cédai. Je n’avais pas envie de prendre une fessée sur mes
fesses meurtries, et de toute façon Anaïs n’allait pas céder : elle nous
montrerait donc de quoi Héloïse est capable. Je m’installai à côté de Jeanne,
regardant (tout comme mes sœurs) Anaïs tenir tête à notre nouvelle baby-sitter.
-
Trois. Parfait.
D’un calme quasi-olympien, Héloïse s’avança vers Anaïs et
lui attrapa le bras. Ma sœur se dégagea aussitôt, assénant un « Tu ne me
touches pas ! » à notre nounou. Sans répondre, Héloïse choppa une
poignée de cheveux d’Anaïs et la fit avancer ainsi jusqu’au canapé, sous les
protestations (et jurons !) de ma sœur. Héloïse s’assit sur le canapé et
bascula Anaïs en travers de sa cuisse gauche. Puis, elle passa sa jambe droite
par-dessus les jambes d’Anaïs, pour entraver ma sœur. La nounou enroula son
bras autour de la taille de ma sœur, releva sa tunique et commença à lui
claquer les fesses sur le legging.
Louise, Jeanne et moi étions impressionnées par la façon
dont Héloïse avait maîtrisé Anaïs en à peine quelques secondes. Hormis ses
rondeurs, Anaïs avait plus la carrure d’une joueuse de rugby ou de handball que
celle d’une jockey ! Héloïse était plus petite et beaucoup plus menue que
notre sœur et pourtant, il ne lui avait fallu que quelques secondes pour la
soumettre.
A cause de la fessée de Dana la veille, Anaïs avait
encore quelques séquelles ce qui rendit très vite la correction d’Héloïse
insupportable, malgré la protection de sa culotte et de son legging. Ma sœur
est plutôt du genre à vouloir garder sa fierté et donc à serrer les dents ;
mais là, elle avait bien du mal à camoufler ses gémissements de douleur. Anaïs
commençait à bien gigoter mais Héloïse l’entravait tellement bien qu’elle
n’avait aucune marge de manœuvre. Notre baby-sitter avait même bloqué la main
d’Anaïs dans le dos de celle-ci pour qu’elle n’ait plus aucun espoir de
protection.
Après plusieurs minutes, Anaïs céda :
-
Stop, arrête s’il te plaît !
-
Arrêter quoi ? demanda Héloïse.
-
Arrête la fessée ! S’il te plaît !
-
Tu es sûre ? Si j’arrête la fessée
maintenant, ça veut dire que tu as retenu la leçon : tu me parleras
correctement, tu ne diras plus de gros mots et surtout, tu obéiras lorsque je
te demande quelque chose.
Héloïse parlait le plus calmement du monde tout en
claquant avec fermeté les fesses de ma sœur. On aurait dit que notre nounou avait
fait ça toute sa vie tellement elle maîtrisait la chose ; à l’instar de Tom
et Dana.
-
Oui, d’accord ! admit Anaïs.
-
Sinon, je peux aussi baisser ton legging puis ta
culotte pour être sûre que tu aies bien compris la façon dont je fonctionne.
-
Non ! C’est bon, j’ai compris comment tu
fonctionnes ! Arrête, s’il te plaît !
Héloïse donna encore quelques claques puis se stoppa.
Elle libéra Ana qui se releva immédiatement et se frotta les fesses.
-
Maintenant, tu prends tes affaires et tu vas
t’installer à table avec tes sœurs.
Anaïs ronchonna mais obéit. Héloïse nous rejoignit puis
demanda :
-
Alors, quels sont vos devoirs ?
Nous travaillâmes de façon studieuse et plus personne ne
moufta.
Nous
étions en train de dîner lorsque Dana rentra du travail. Elle enleva le foulard
qu’elle portait autour du cou, troqua ses escarpins contre ses chaussons
moelleux et accrocha son manteau en fourrure synthétique (qui devait coûter une
blinde !) au porte-manteau. Elle nous souhaita un « bon
appétit », nous embrassa toutes les quatre sur le front puis demanda à
Héloïse :
-
Alors ? Comment ça s’est passé ?
Evidemment, notre nounou avoua qu’elle avait dû coller
une fessée à Ana, ce qui mit Dana en colère : elle recula la chaise
d’Anaïs, l’attrapa par le bras pour la sortir de table et lui colla trois
violentes claques sur les fesses ; claques qu’à coup sûr, je n’aurais pas
aimé recevoir !
-
Y’en a marre de tes bêtises, Anaïs ! ça ne
t’a pas suffi la fessée que je t’ai donnée hier ?!
-
Si, maman…
-
Apparemment non ! Je te préviens :
puisque vous n’avez pas cours demain, Héloïse vous garde toute la
journée ! Si jamais tu n’es pas sage une fois de plus, tu finiras sur mes
genoux ! Tu as compris ?!
-
Oui, maman…
-
Je l’espère pour toi !
Anaïs reprit le cours de son dîner tandis qu’Héloïse finissait
son débriefing avec notre mère. Dana remercia Héloïse qui s’en alla après nous
avoir dit au revoir.
Une
fois au lit, j’avais beaucoup de mal à dormir. Pourtant, tout s’était passé
comme d’habitude : j’avais bien mangé, j’avais enfilé mon pyjama adoré, m’étais
brossée les dents, et Dana était venue s’installer avec moi dans mon lit. J’avais
pu me blottir contre ma mère et lui raconter ma journée pendant qu’elle me papouillait
les cheveux. Puis, Tom était venu m’embrasser en rentrant du travail, avant d’éteindre
les lumières. Tout s’était merveilleusement bien passé sans encombre, mais le
sommeil ne venait pas à moi. De plus, je sentais un mal de tête arriver, ce qui
ne m’augurait rien de bon. Je décidai de me lever à la recherche de mes parents,
pour leur demander de prendre ma température avec le thermomètre frontal se
trouvant dans leur salle de bains.
Arrivée
à proximité de la porte de la suite parentale, je me stoppai. La porte était entrouverte
et des cris s’échappaient de la pièce. Je m’accroupis et écoutai :
-
Non, ce n’était absolument pas une dépense
nécessaire, Dana !
-
Depuis quand nous disputons-nous à cause de l’argent ?!
répondait ma mère.
-
Depuis que tu fais des actes complètement irresponsables !
-
Je suis irresponsable, moi ?!
-
Oui, tu l’es ! Acheter une Mini-Cooper à
notre nièce pour ses 18 ans est irresponsable !
-
Pourtant, nous avons fait exactement la même
chose pour Kyle et tu n’en avais pas fait un fromage !
-
Mais au moment des 18 ans de Kyle, nous n’avions
pas quatre filles à assumer ! gronda Tom. Je te rappelle que nous sommes
les tuteurs légaux des filles et que nous devons financer leurs études !
Vu nos moyens, elles ne sont pas boursières, il va falloir payer les frais de
scolarité des prochaines années, ainsi que les fournitures, les repas, et tout
ce qui leur sera nécessaire ! De plus, il est peu probable que Jeanne valide
son semestre : si elle choisit une autre voie et qu’elle doit intégrer une
école privée, ce sera à nous de gérer ! D’ailleurs, j’aimerais que les filles
intègrent toutes des écoles privées, cela leur évitera de corrompre le
technicien informatique ou de sécher les cours !
-
Tu voudrais changer les filles d’école alors qu’elles
sont à trois minutes de la maison ?!
-
La faculté Sainte-Marie n’est qu’à quinze
minutes de route et nous pourrions très bien les inscrire là-bas !
-
Leur semestre vient tout juste de commencer, il
n’en est pas question pour l’instant !
-
Tu as raison, et ce n’est d’ailleurs pas l’objet
de notre dispute ! L’objet de notre dispute est bel et bien tes dépenses
extravagantes !
-
Je ne comprends pas pourquoi tu t’énerves !
Nous avons toujours offert une voiture pour la majorité de nos neveux et nièces…
-
Oui, Dana, mais il y avait peut-être moins cher qu’une
Mini !
-
Tu sais ô combien je porte Beverly dans mon cœur,
je voulais lui faire un beau cadeau ! En plus, mon frère et ma belle-sœur n’auraient
jamais eu les moyens de…
-
Et Jeanne, Louise, Marie et Anaïs ?! coupa
Tom. Tu ne les portes pas dans ton cœur ? Tu n’as pas pensé à elles quand
tu as dépensé 40.000€ pour Beverly ?!
Ouah, 40.000€ ! Ce ne sont pas mes oncles et tantes
qui me feraient un tel cadeau ! De toute façon, ils n’en ont pas les
moyens…
-
Bien sûr que si ! Mais ces 40.000€ dépensés
pour Beverly…
-
Etaient censés aller sur les livrets A de nos
filles ! interrompit de nouveau Tom. Nous en avions parlé ! Nous
avions convenu tous les deux de mettre 10.000€ sur chaque livret A de nos
filles pour qu’elles puissent envisager sereinement leur avenir et que l’argent
ne soit pas un problème ! Au lieu de ça, elles doivent se contenter des 1000€
mensuels que nous leur versons !
Euh… Les 1000€ euros mensuels me vont déjà très bien,
personnellement ! Je touche cette somme juste parce que mes parents
adoptifs sont blindés… Que demande le peuple ?
-
Oui, eh
bien cela les empêchera de dépenser tout leur argent au centre commercial !
ajouta Dana.
-
C’est à nous de surveiller cela, mais ce n’est
toujours pas le sujet ! réprimanda Tom. Le fait est, Dana, que tu as
dépensé l’argent prévu pour nos filles dans une voiture pour Beverly, et tout
cela sans m’en parler !
-
Eh bien nous n’aurons qu’à rapatrier l’argent de
notre compte suisse…
Ils ont un compte suisse ?! Si jamais je jetais un œil
aux comptes en banque de mes parents, je tomberais sûrement dans les pommes !
-
Dana, tu as fait une dépense excessive sans m’en
parler et je ne peux absolument pas laisser passer ça. La prochaine fois, tu
réfléchiras à deux fois avant de dépenser l’argent de nos filles sans m’en
parler !
-
Mais Tom…
-
Il n’y a pas de « mais ». Tu es
malheureusement bien rôdée à cet exercice. Va chercher la canne.
Je n’en croyais pas mes yeux : papa allait punir
maman ! Quand j’allais raconter ça à mes sœurs… !
Je m’approchai discrètement jusqu’à pouvoir regarder par
la minuscule ouverture de la porte. Papa était debout sur le fameux tapis rond,
bras croisés et le visage sévère. Maman avait ouvert une des portes du premier
dressing et en sortit une canne. Tom la reprit :
-
Non, pas celle-ci. Prends la numéro 4. La plus épaisse.
-
Tom, s’il te plaît !
-
Obéis ! Tu as tellement donné de fessées à nos
filles que tu as oublié comment on en reçoit ! Je vais te rafraîchir la
mémoire !
Dana échangea la canne et la donna à Tom. Je n’avais
jamais vu cette expression sur le visage de ma mère : on aurait dit qu’elle
était à deux doigts de pleurer.
-
Penche-toi sur le fauteuil, ordonna papa à sa
femme.
Ma mère se mit exactement dans la même position que moi
hier soir lorsque j’avais reçu la ceinture.
Tom posa la canne contre le mur et déboutonna ses manches
de chemise et les remonta l’une après l’autre. Puis, il remonta la jupe de ma
mère (ce qui dévoila un magnifique porte-jarretelles !) et baissa sa
culotte en dentelle.
-
Par gentillesse, je vais te chauffer les fesses
afin qu’elles soient mieux préparées à la canne, annonça Tom. Tu n’as pas
intérêt à bouger. A chaque fois que tu bougeras, j’ajouterai cinq coups de
canne aux quarante que tu dois déjà recevoir.
Ma mère ne mouftait pas mais je voyais bien qu’elle appréhendait
la suite.
Papa commença à lui claquer ses fesses nues et
franchement, il claquait super fort ! Dana se pinçait la lèvre inférieure
et fermait les yeux à chaque claque reçue. Elle ne bougeait pas et je lui tirais
d’ailleurs mon chapeau car elle devait vraiment avoir très mal. Tom punissait
sa femme avec une sévérité telle que je ne l’avais jamais vu comme ça. A côté,
les fessées que nous recevons mes sœurs et moi sont de la franche rigolade !
Après
ce violent passage à la main, Tom attrapa la canne et annonça :
-
Nous allons maintenant passer à la canne. Puisque
tu as été sage et que tu n’as pas bougé, tu vas donc recevoir 40 coups. Un
coup, pour mille euros dépensés, qui ne sont pas allés sur les livrets A de nos
filles. J’aimerais qu’à chaque fois que la canne va marquer ta chair, tu penses
à l’importance des études de nos filles et à l’importance de leur avenir. Tu
comptes, bien évidemment, et tu diras « nos filles sont plus importantes
que tout, je ne dois pas l’oublier ».
Le premier coup fut porté, Dana plia immédiatement les jambes
pour accuser la douleur. Elle desserra
les dents et dit :
-
Un. Nos filles sont plus importantes que tout,
je ne dois pas l’oublier.
Le deuxième coup tomba, maman eut la même réaction, puis
dit :
-
Deux. Nos filles sont plus importantes que tout,
je ne dois pas l’oublier.
Je me reculai, plaquai mon dos au mur et m’assis par
terre. Cela m’était beaucoup trop insupportable de voir ma mère punie parce qu’elle
avait voulu faire plaisir à sa nièce avec l’argent qui nous était destiné. J’avais
vraiment mal pour elle et surtout, elle me faisait de la peine.
Lorsque j’entendis le vingt-cinquième
coup tomber, j’entendis également ma mère dire la phrase avec une voix
tremblotante, je supposais qu’elle était en train de pleurer. J’eus un gros
coup au cœur. J’avais envie d’intervenir et de demander à mon père d’arrêter
cette punition, mais je n’étais pas censée me trouver là et en plus, je n’avais
aucune envie de m’en prendre une moi aussi !
-
Quarante. Nos filles sont plus importantes que
tout, je ne dois pas l’oublier.
-
Bien. Relève-toi.
Je me remis à observer la scène, qui serait désormais
plus soutenable.
Papa mit la canne par terre sur la moquette en parallèle
du mur. Il ordonna à ma mère de s’agenouiller dessus, mains sur la tête et le
nez touchant le mur. Elle obéit sagement ; ce fut à cet instant que je découvris
le derrière de ma mère complètement strié et très abîmé. La pauvre ! Je
décidai de mettre fin à son calvaire : je me relevai, pris une grande inspiration
et toquai à la porte de la chambre. Tom vint ouvrir :
-
Marie ? Qu’y-a-t-il mon cœur ?
-
Papa, je n’arrive pas à dormir, dis-je en me
frottant un œil. J’ai mal à la tête, j’ai peur d’avoir de la fièvre. Est-ce que
tu peux prendre ma température, s’il te plaît ?
-
Bien sûr, ma chérie. Attends-moi là. J’arrive.
Tom me laissa dans l’encadrement de la porte : Dana
s’était relevée en quatrième vitesse et avait enfilé sa robe de chambre en
soie.
-
Ça ne va pas, maman ? demandai-je feignant
l’innocence. Tu as l’air triste !
-
Tout va bien, ma puce. Je suis juste un peu fatiguée.
J’y aurais évidemment cru si je n’avais pas assisté à sa
punition.
Tom arriva avec le thermomètre frontal et prit ma
température.
-
38,2, annonça-t-il. Effectivement, ça ne va pas fort,
mon cœur ! Tu as pris un coup de froid ? Ne me dis pas que tu es sortie
sans manteau, Marie ! Si c’est le cas, tu mérites une fessée ! Je n’arrête
pas de vous répéter à tes sœurs et toi de bien vous couvrir avant de sortir !
Nous sommes en automne !
-
Non, papa ! Je suis tellement frileuse que
je mets toujours mon manteau ! Je ne sais pas d’où vient cette fièvre…
-
Dois-tu avoir tes menstruations ? me
demanda mon père.
Je rougis d’un coup. J’étais très gênée de parler de ça
avec mon père.
-
Tom ! le reprit Dana.
-
Eh bien quoi ? Je me renseigne ! Et c’est
bien naturel d’avoir ses règles tous les mois comme toutes les jeunes femmes !
-
Tom, je gère ce côté-là avec nos filles, le prévint
Dana. Va te coucher, Marie chérie. Ton père va t’apporter un doliprane.
J’obéis. Mon père arriva quelques instants plus tard avec
un comprimé et un verre d’eau. Il s’assit au bord de mon lit.
-
Ça va aller, mon petit cœur ?
-
Oui, papa, ne t’inquiète pas.
-
Bien sûr que si, je m’inquiète. Je m’inquiète
pour vous quatre depuis que vous êtes entrées dans ma vie. C’est mon rôle de
père et en plus, je ne peux absolument pas m’en empêcher.
-
C’est juste de la fièvre, papa !
-
D’accord, je vais essayer de ne pas trop m’en faire.
Essaie de dormir mon petit cœur, je passerai te voir demain matin avant d’aller
au travail pour reprendre ta température.
Tom me regarda prendre le cachet, éteignit la lumière et
sortit de ma chambre. Je m’endormis aussi vite que la musique.
A suivre...
Oh un avant-goût de Noel ! Merci Little Princess ;)
RépondreSupprimerTout le plaisir est pour moi ! :)
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