Et
voilà. Ce matin, j’ai encore oublié un médicament. Rien qu’un seul. Ça a suffi
pour qu’Hugo dise :
- Bon, je vais retourner
faire un tour avec les enfants… On devait aller à la poste pour acheter des
timbres et envoyer les cartes postales, de toute façon !
J’étais dépitée ; mais pour tout vous
avouer, c’était entièrement ma faute car j’avais joué avec le feu. Je n’avais
pas vraiment « oublié » de prendre ce médicament : je l’avais volontairement
zappé. Ce médicament n’est pas bon. Je me suis dit que Gabriel n’allait quand
même pas me tomber dessus juste pour UN médicament ! J’avais pris une
fessée hier, certes, mais il y avait trois médicaments qui manquaient à l’appel.
Mon frère n’allait quand même pas me tomber dessus juste pour UN médicament !
J’allai alors le voir
discrètement après le repas du midi.
- Est-ce que tu peux me
laisser tranquille pour aujourd’hui ?
- Non.
- Aller !
insistai-je.
- Non, répéta-t-il.
- Mais aller, là !
En plus, je viens te le demander gentiment !
- Oui. Et ma réponse est
non.
J’enrageai. Ce n’était pas possible d’être
aussi têtu ! Juste pour UN médicament ! Sérieusement ?!
Une
heure plus tard, Hugo et les enfants étaient partis et j’étais allongée sur les
genoux de Gabriel pour recevoir exactement la même déculottée humiliante et infantilisante
que la veille. Elle fut douloureuse (car je n’avais toujours pas cicatrisé !),
dura une bonne minute et me laissa vexée au plus haut point.
En me relevant de ses cuisses, j’entendis
Gabriel m'avertir :
- Ne t’avise pas de manquer
encore un médicament. Je te préviens.
Alors que j’essayais de gérer au mieux ces murs
que je n’arrêtais pas de me prendre depuis samedi, mon frère me dit :
- Aller, fais-moi un
câlin et va te coucher.
Je finis par le faire, même si j’étais on ne
peut plus frustrée.
En
me rendant dans ma chambre, étant au summum de la frustration et de la vexation,
je lâchai de nouveau un tchip. Mais aujourd’hui, Gabriel l’entendit. Je courus
dans ma chambre en répétant que j’étais désolée ; il m’y suivit. Pointant
son index vers moi, il s’apprêta à me dire quelque chose. Je soufflai de
soulagement : je n’aurais pas d’autre fessée pour aujourd’hui !
- Ne crois que je laisse
passer, me dit-il. Je sais à quoi tu penses. Je ne laisse pas passer. Ne t’avise
pas de le refaire ! Aller, couche-toi.
Je m’allongeai sur mon lit et tapai du poing sur
le matelas en criant de frustration.
J’en avais ras-le-bol de me prendre des roustes
et de ne pas pouvoir gérer mes médicaments comme je l’entendais ! J’en
avais vraiment, vraiment ras-le-bol !
C'était vraiment infernal de vivre avec autant de contraintes et de frustrations à gérer ! Je n'avais aucune marge de manœuvre ! Cela me rend vraiment malade !
A suivre…
La journée n'est pas finie ... et Gab ne laisse rien passer ! Si tous les médicaments sont pris, peut-être sera-t-il indulgent pour le ''tchip'' 🙏
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