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Journal d'une étudiante accueillie. - Chapitre 92

 


Vendredi 17 janvier 2020


       Après avoir pris mon médicament à sept heures, je me recouchai et fis la grasse matinée jusqu’à dix heures. Lorsque je me rendis à la table du petit déjeuner, je déballai une assiette portant une étiquette avec mon prénom dessus et déjeunai seule devant la télé.

-    Coucou Marie chérie, me dit ma mère alors que je débarrassai mon assiette après mon repas. Tu as bien dormi ?

-    Oui, répondis-je. Et toi ?

-    Oui très bien. Nous avons dit à tes frère et sœurs que ton père et moi sortions ce soir. Nous avons besoin de nous retrouver en amoureux.

-    Mais… Et notre week-end ? m’étonnai-je.

-    On partira tôt demain matin, annonça Scarlett.

-    Et où allons-nous ? me renseignai-je.

-    D’un commun accord avec ta fratrie, nous irons passer le week-end au Puy du Fou.

-    Trop cool ! m’exclamai-je. Et qui nous garde, ce soir ?

-    Personne, répondit ma mère devant mon plus grand étonnement. Oncle Caleb et tante Justine ne sont pas disponibles, ni oncle Nolan. Assa a pris son week-end et ne reviendra que dimanche soir. Et puisqu’il faut s’y prendre très à l’avance pour obtenir une baby-sitter dans une agence… Nous n’avons personne pour vous garder. Ton père et moi nous disons que c’est une occasion de vous renouveler notre confiance. De toute façon, nous ne rentrerons pas après minuit.

-    Ne t’inquiète pas, maman, on sera très sages ! lui assurai-je.

-    Y’a intérêt, rétorqua ma mère. Si vous voulez pouvoir vous asseoir pour regarder les spectacles ce week-end… Enfin, Louise et toi n’aurez pas trop le choix !

-    Pourquoi ?

-    Nous avons réservé deux fauteuils roulants, m’annonça ma mère.

-   Pour Louise, je comprends, mais moi je peux marcher ! protestai-je. 

-    Tu ne dois pas faire de gros efforts, Marie ! me gronda Scarlett. Marcher deux jours entiers constitue un gros effort !

-    Mais…

-    Papa et moi avons décidé que tu passerais le week-end dans un fauteuil roulant et c’est non négociable !

-    Mais je ne suis pas une handicapée ! m’exclamai-je.

-    Tu en es une temporairement, me rappela Scarlett.

-    Mais maman ! me plaignis-je, exaspérée.

-    File t’habiller, tu as des cours à rattraper et des devoirs à faire.

-    Mais…

-    La discussion est close ! gronda maman. Ouvre encore la bouche pour protester et je te mets une fessée !

La colère qui montait en moi était tellement, tellement intense que j’avais envie de hurler à ma mère des insanités et de l’insulter de tous les noms. Moi, en fauteuil roulant ?! Mais ça n’allait pas bien dans leurs têtes ! Jamais de la vie je ne m’assiérais dans un fauteuil roulant !! Et puis, mes parents en avaient réservé un pour moi, ce qui voulait dire que je prenais peut-être celui d’une personne qui en avait réellement besoin !

       Folle de rage, je montai dans ma chambre en claquant la porte derrière moi. Que j’étais énervée ! Que j’étais frustrée ! Il y a encore six mois, avant que j’atterrisse en famille d’accueil, aucun adulte ne se serait permis de me parler sur ce ton ! Bon sang, j’avais vraiment envie de tout envoyer promener !

Pour qui se prenait-elle, cette mère d’accueil de pacotille pour m’ordonner de me taire, hein ?! Non mais franchement ! J’avais beau l’aimer énormément, il y avait vraiment des fois où je mourrais d’envie de lui dire ses quatre vérités et de lui expliquer ma façon de penser !!

 

       Ma colère ne me quitta pas de toute la journée, si bien que je n’ouvris la bouche ni au repas du midi, ni au goûter. A la fin de ce dernier, Scarlett me lança :

-    Je sais que tu es fâchée contre moi mais cela ne changera aucunement ma décision, Marie ! Continue de faire ta tête de mule, tiens ! Ça te va bien !

Je dus me mordre de façon excessive la langue pour m’empêcher de lui répondre un énorme « Ta gueule ! ». Je me mordis la langue jusqu’à en avoir mal. Scarlett me flanquerait une rouste tellement salée si je m’étais laissée aller à mes envies – sans parler de la réaction de papa lorsqu’il rentrerait du travail – que cette seule idée suffit à contrôler ma bouche.

-    Viens dans ma chambre, me chuchota Anaïs alors que j’allais me mettre à mes devoirs. J’ai à te parler.

Sous les regards soupçonneux de Louise et interrogatif de Mayeul, je suivis ma sœur à l’étage et nous nous enfermâmes dans sa chambre. Une fois dedans, Ana me dit :

-    Papa et maman ne sont pas là ce soir.

-    Tu ne m’apprends rien, répondis-je.

-    Je t’en parle à toi parce que je sais que tu ne me dénonceras pas, me dit ma sœur. J’ai… invité Kenny à venir à la maison ce soir.

-    Ah.

Kenny était le garçon sur lequel Ana avait des vues depuis quelques temps.

-    Et il a dit oui parce qu’il croit qu’on fait une soirée étudiante.

-    Eh bien alors faisons une soirée étudiante ! m’exclamai-je. Quel est le problème ?

-    Papa et maman ne voudront jamais ! me dit Anaïs sur le ton de l’évidence comme si j’étais devenue totalement débile.

-    Rien à foutre, répondis-je. Ils me font chier, je les fais chier. Faisons cette fête.

-    Tu es sérieuse ? me demanda ma sœur en affichant un énorme sourire sur son visage.

-    Totalement sérieuse ! actai-je. Mais il faut le dire à Louise et Mayeul. Je ne veux pas les prendre en traître.

-    Je m’en charge, dit Anaïs.

 

       C’est ainsi que le premier invité arriva à 20h30, à peine dix minutes après le départ de nos parents. Contre toute attente, Louise et Mayeul n’avaient absolument pas protesté contre notre idée et l’avaient même trouvée assez bonne. Je leur avais alors demandé s’ils avaient été frappés par la foudre.

-    Non, c’est simplement qu’en ce moment, papa et maman me saoulent aussi ! avait rétorqué Louise. Donc nous aussi on a le droit de s’amuser un peu !

-    Oui, et de toute façon, tout le monde sera reparti avant que papa et maman rentrent, avait continué Mayeul. Aucun problème !

 

       Il était à peine dix heures du soir lorsque la maison fut remplie d’une trentaine de personnes. Parmi elles, Mathieu, mon Mathieu dans les bras duquel je m’étais jetée et que je ne quittais plus. Lui aussi risquait d'avoir des problèmes puisqu’il s’était enfui de sa caserne pour pouvoir me rejoindre.

-    Mais tu vas avoir des ennuis ! m’étais-je inquiétée.

-    Je vais faire deux semaines de trou, et après ? avait-il répondu nonchalamment avant d’avaler une gorgée de bière. Vous courez bien plus de risques que moi ! Je préfère être à l’isolement plutôt que de prendre les torgnoles que vous prenez !

-    C’est juste des p’tites fessées de rien du tout ! commenta le cousin de l’ami d’un ami de Mayeul. Dans ma famille d’accueil, on ne les sent même pas tomber !

-    Mon pote, tu n’as pas vu l’allure de leurs parents ! répliqua Hugo, un ami de Louise. C’est Ken et Barbie version humaine et bodybuildée !

-    C’est clair qu’on les sent tomber, nous… précisa Mayeul.

-    Je suis persuadé que vous exagérez, reprit le cousin. Ou alors, vous êtes des chochottes ! Une fessée ne peut pas faire mal ! C’est juste une tape sur le jean !

-    On ne parle pas du même genre de fessée, ria Anaïs en se joignant à la conversation. Toi, tu reçois peut-être des petites claques d’enfants en bas âge, mais nous on reçoit de très, très longues déculottées !

-    Sérieux ?! s’étonna le cousin en écarquillant les yeux.

-    J’ai déjà vu les marques sur les fesses de ma copine, avoua Mathieu. Je t’assure qu’ils prennent cher.

-    Mais pourquoi avoir organisé toute cette fête, alors ? Vous allez vous faire tuer !

-    Vous serez partis avant que nos parents sachent que vous êtes venus, déclara mon frère.

-    Mais…. Et ça là-bas ? demanda le cousin en pointant une boîte noire fixée dans le coin supérieur de la pièce à vivre. Ce n’est pas une caméra ?

-    Si ! approuva Hugo. Oh putain, si !

-    Depuis quand est-elle là ?! m’exclamai-je. Vous le saviez ?

-    Bien sûr que non ! répondit Mayeul. Elle n’y était pas la semaine dernière, j’ai inspecté la maison à la loupe quand je suis arrivé !

-    Il n’y a jamais eu de caméra dans cette maison ! poursuivit Louise en s’affolant. Je vous jure que…

-    Ils l’ont fait installer exprès pour ce soir, j’en mets ma main à couper ! s’exclama Anaïs. Auparavant, il n’y a jamais eu de caméra dans cette maison !

Ma fratrie et moi échangeâmes des regards paniqués. Nous étions dans un pétrin monstre ! Le petit point rouge sur le fameux boîtier noir montrait bien que la caméra était en état de fonctionner.

Assis tous les quatre dans le canapé, mes frère et sœurs et moi commençâmes à élaborer différents stratagèmes :

-    On n’aura qu’à leur dire qu’ils se sont invités tout seuls sans qu’on soit au courant ! proposa Mayeul.

-    Ou alors qu’on ne pensait pas qu’il y aurait autant de monde, continua Louise.

-    On pourrait dire qu’on voulait leur en parler mais que…

-    Stop, coupai-je en posant une main sur l’avant-bras de mon frère. Il faut se rendre à l’évidence. On est morts.

-    ‘Tain, c’est bon ! relativisa le cousin. Arrêtez de vous en faire pour si peu ! On dirait que votre vie va s’arrêter ! Il n’y a pas mort d’homme, c’est bon, quoi !

-    C’est à nous de décider si leurs vies vont s’arrêter ou non ! dit une voix familière. Sûrement pas à toi !

A cause de la musique, nous n’avions pas entendu la porte d’entrée. Nos parents se plantèrent devant nous quatre et nous nous figeâmes. Mathieu eut la délicatesse d’éteindre la musique. La trentaine d’invités nous entourait, prête à regarder la nouvelle animation.

-    Pourquoi ?! demanda uniquement papa dont les poings fermés tremblaient d’une rage momentanément contenue.

-    Parce que vous nous faîtes chier, voilà pourquoi ! vociféra Anaïs qui refusait que Kenny – qui au passage ne l’avait pas calculée de toute la soirée – assiste à sa chute sociale. Vous exigez que Marie prenne un fauteuil roulant pour ce week-end ! Vous obligez Louise à faire des devoirs supplémentaires alors qu’elle a déjà un excellent niveau ! Vous forcez Mayeul à se confier à vous, même s’il n’en a pas envie ! Quant à moi, vous m’imposez de prendre des cours de soutien car vous n’êtes pas satisfaits de mon niveau scolaire ! C’est de la dictature pure et simple ! On en a ras-le-bol ! Alors maintenant, on va faire ce qu’on veut, et vous n’aurez plus rien à dire.

Michael, toujours tremblant de rage, haussa les sourcils et croisa les bras sur sa poitrine. Scarlett, décontenancée par l’attitude d’Anaïs, articula :

-    Nous sommes vos parents et nous voulons votre bien ! C’est notre devoir de vous protéger et de préparer votre réussite dans la vie ! Si vous n’êtes pas satisfaits, je peux vous dire que…

-    Stop, intervint papa en coupant la parole de sa femme. Ne dis plus rien, Scar.

Tout le monde se figea. La maison entière fut plongée dans un silence profond, attendant la suite des événements.

Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine, comme s’il cherchait à en sortir par n’importe quel moyen. Je n’avais jamais vu mon père trembler de colère à ce point ; pourtant, je voyais bien qu’il fournissait des efforts surhumains pour se contrôler.

-    Tu dis que ta mère et moi sommes des dictateurs ?

-    Je…

-    C’est bien ce que tu as dit, Anaïs Webber ?! insista Michael avant qu’Ana ait pu terminer sa réplique. Tu as bien dit : « C’est de la dictature pure et simple ! » ?

-    Oui ! rétorqua ma sœur après avoir jeté un coup d’œil à Kenny.

-    Parfait, dit mon père qui peinait de plus en plus à retenir son émotion. Je vais donc vous montrer, mes chers enfants, ce qu’est la véritable dictature !

Il attrapa aussitôt Anaïs par le bras, s’assit dans le fauteuil sans bras et bascula ma sœur en travers de ses cuisses.

-    Papa, non ! supplia Ana en essayant de se débattre tandis que mon père la déculottait – ce qui n’était pas difficile étant donné la très courte tenue qu’elle portait.

Très vite, sous mon regard horrifié, la lune d’Anaïs fut exposée aux trente-cinq personnes présentes, et papa débuta une fessée tellement costaude que les claques résonnaient dans toute la maison. J’entendis même le cousin dire : « Ok, je retire ce que j’ai dit. Tout ce que j’ai dit ! ».

Chaque claque laissait la marque de la main paternelle sur les fesses de ma sœur ; mais bientôt, ces différentes marques se confondirent en une énorme tâche rouge s’étendant sur tout le postérieur de ma sœur. Et elle n’était sur les genoux de papa que depuis une demi-minute.

Ma sœur ne pouvait faire autrement que de hurler en pleurant ; et franchement, je la comprenais. A ma connaissance, jamais elle n’avait reçu de déculottée aussi humiliante et douloureuse. Elle était punie devant ses amis et des gens qu’elle ne connaissait même pas. Pire que tout, elle était punie devant Kenny !

Au bout de quelques minutes, certaines personnes, trop gênées pour continuer de regarder, s’en allèrent discrètement.

Lorsqu’Anaïs fut autorisée à se relever des genoux de notre père après dix minutes d’enfer, il ne restait qu’une poignée de personnes autour de notre famille. A peine cinq ou six. Mathieu était toujours là, le cousin aussi. Hugo était resté, tout comme sa petite amie Léontine. Deux autres personnes qui avaient dû être invitées par des copains à nous restaient également.

-    Tu viens de prendre une bonne fessée pour avoir organisé une fête à notre insu ! précisa papa. On reparlera très vite de ta tenue et de ton insolence de ce soir ! Tu ne perds rien pour attendre ! Maintenant, va te doucher et te coucher. On part à huit heures précises demain matin. Tu n’as pas intérêt à être en retard !

Ana, malheureuse comme les pierres et douloureuse comme jamais, se rhabilla et fila à l’étage. Puis, papa attrapa Mayeul et lui infligea la même déculottée qu’Ana, pendant dix interminables minutes. Maman raccompagna les derniers spectateurs en m’autorisant tout de même à dire au revoir à Mathieu.

Puis, papa attrapa Louise, et elle aussi reçu une sacrée rouste.

 

       Après une demi-heure d’angoisse à regarder ma fratrie se prendre des fessées monstrueuses, ce fut mon tour. Je plaidai :

-    Papa, pitié ! J’en ai déjà reçu une hier !

-    Ah tiens, tu parles maintenant ?! Tu n’as pas daigné adresser un seul mot à ta mère depuis qu’elle t’a contrariée ce matin, mais on dirait que tu viens de retrouver l’usage de la parole, ma fille !

-    Papa, je t’en supplie ! dis-je en tentant de me débattre, sans succès.

-    Tu es aussi fautive que les autres, Marie. Je ne vois pas pourquoi tu échapperais à une déculottée !

Alors je fus allongée sur les cuisses de mon père et déculottée. Même si Michael avait pris le soin de me punir sur le canapé pour soutenir mon torse et donc éviter que mon abdomen soit mis à trop rude épreuve, cela ne rendit pas la punition plus supportable.

A l’instar de mes frère et sœurs, je gémis, priai, criai pour que mon père s’arrête et me lâche ! Je tentai de mettre ma main droite, puis ma main gauche en bouclier ; mais elles furent bien vite faites prisonnière et l’énorme main de papa.

J’avais l’impression de vivre un énorme moment d’injustice totale. Comment papa pouvait-il me punir ainsi, lui qui m’avait injustement condamnée à un fauteuil roulant ce week-end ? Après tout, je n’avais fait que me venger ! Pour le coup, j’aurais dû écouter ma mère biologique qui m’a toujours dit : « La vengeance n’amène jamais rien de bon ! ». Effectivement, je le vérifiai dans ma chair. Cette fessée était insupportable ! Si le petit diable au fond de moi n’en voulait que plus à mes parents, le petit ange, lui, me répétait que c’était amplement mérité.

Cette fessée était amplement méritée.

 

       Papa finit par me lâcher. J’étais en nage et en larmes.

-    Monte te doucher et te coucher, Marie ! Et je te conseille vivement d’obéir ! Vous voulez une dictature, vous allez l'avoir ! Je peux vous dire que vous n’êtes pas au bout de vos peines ! File, maintenant !

J’obéis en frottant énergiquement mon derrière rougi. Si la douche me fit du bien, il me fut cependant impossible de tenir allongée sur le dos, tellement mes fesses me brûlaient. Pourtant, il allait bien falloir qu’elles guérissent rapidement puisque j’étais censée passer le week-end assise dans une chaise roulante !

 

A suivre…

Commentaires

  1. Oh ben, si on peut plus faire la fête de temps en temps... Bon, ils auraient dû demander, d'accord. Par contre, la colère de Marie est injustifiée. Quand quelqu'un essaie de prendre soin de toi, tu le respectes et tu fais profil bas.
    Une dictature ? Je suis tout de même un poil d'accord avec Anaïs. Les parents n'éviteront pas les bêtises des enfants en imposant des règles qui ne sont ni clairement expliquées, ni clairement acceptées, et encore moins intégrées. Depuis le début de cette histoire avec les Webber, si Marie a appris à les aimer, elle a toujours un sentiment d'injustice avec eux. En tout cas, c'est ce que je ressens à la lecture. Les parents, Scarlett en particulier, devraient peut-être approfondir cette question, et une attitude dictatoriale ne fera qu'aggraver le problème.

    Maiiis.... Tout ceci n'est qu'un ressenti, n'est-ce pas ?

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