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Journal d'une étudiante accueillie. - Chapitre 96

 


Lundi 20 janvier 2020

 

       Je descendais au rez-de-chaussée pour prendre le petit déjeuner lorsque j’entendis papa gronder quelqu’un. Le son s’amplifia au fur et à mesure que j’avançais dans la cuisine.

-    … pas le temps d’en parler plus longuement mais tu as vraiment intérêt à te tenir à carreaux cette semaine, Anaïs Webber ! Si jamais j’apprends que tu n’as pas été sage, je te garantis que ça va très mal se passer ! Tu m’entends ?! Est-ce que tu m’entends ?!

-    Oui, répondit Anaïs sur le ton de l’agacement.

-    Réponds-moi correctement parce que je te jure que tu vas t’en prendre une ! menaça papa.

-    Oui papa ! reprit Anaïs en ne faisant aucun effort pour masquer son insolence.

J’eus à peine le temps de lancer un « Bonjour tout le monde ! » que Michael avait attrapé Anaïs par l’oreille et la traînait dans la bibliothèque malgré les suppliques de ma sœur.

-    C’est bon, papa ! priait Ana. Lâche-moi ! Je te répondrai correctement, promis ! Papa, s’il te plaît !

-    Ah ça, pour répondre correctement, je te garantis que tu vas…

Les paroles de mon père s’évanouirent lorsqu’il eut refermé derrière lui la porte de la bibliothèque. Nous n’entendîmes alors que des bruits de claques, qui lancèrent un énorme froid dans le living-room.

-    Bonjour Marie chérie, me dit alors Scarlett pour tenter de faire redescendre la tension. Tu as bien dormi ? Que veux-tu déjeuner ?

-    Assa n’a pas préparé mon petit déjeuner ? demandai-je en m’efforçant de ne pas paraître ingrate ou hautaine.

-    Je voulais m’en occuper, répondit ma mère, puisque je ne vais pas vous voir ces cinq prochains jours… Mais si tu préfères que j’appelle Assa…  

-    Non, non ! dis-je en me sentant un peu bête. C’est parfait, maman ! Merci beaucoup de t’occuper du petit déjeuner. Je vais prendre des pancakes avec de la confiture, s’il te plaît.

-    D’accord ma puce ! s’exclama-t-elle, ravie. En attendant, prends ton médicament, je l’ai posé dans ton assiette.

Le petit déjeuner à quatre sans Michael et Anaïs se passa comme sur des roulettes jusqu’à ce que ma sœur et mon père sortent de la bibliothèque, jetant à nouveau un froid. Ana avait le visage – et sûrement pas que ça… - écarlate d’avoir tant pleuré, et papa afficha encore une mine mécontente. Il continuait d’ailleurs de la gronder :

-    Tu vas très vite te ressaisir, j’te l’dis, moi ! Il est hors de question que tu fasses ta loi ! Continue sur cette voie, et tu vas te heurter à pas mal de murs ! Si tu veux pouvoir continuer à t’asseoir, tu vas rapidement cesser d’avoir cette attitude ! Tu te crois où, hein ?! Avec tes airs de gamine capricieuse et insolente ! Je crois que tu as vite oublié où tu habitais ! Va terminer ton p’tit déjeuner et fais-toi oublier !

-    Je n’ai plus faim, bredouilla Ana.

-    Tu vas quand même terminer ton assiette car je ne veux pas que tu aies faim dans une heure, insista papa.

-    Je n’ai plus faim, j’te dis ! répondit Anaïs sur un ton on ne pouvait plus agressif.

En voyant le visage de papa déformé par la fureur, elle se protégea aussitôt le derrière, ce qui ne l’empêcha pas d’être rapidement penchée sous le bras de Michael pour recevoir une nouvelle déculottée devant toute la famille.

Pour le coup, même maman avait l’air de penser qu’Anaïs était allée trop loin et que papa y allait trop fort. Le combat qui s’était déclenché entre Anaïs et Michael aurait forcément des conséquences, non seulement physiques mais aussi émotionnelles et affectives. Aucun des deux ne semblait prêt à céder. Je me demandais bien où cela mènerait… En tout cas, je m’aperçus qu’Anaïs avait un super-pouvoir, celui d’être ultra endurante. Je n’aurais jamais pu recevoir deux salves d’affilées du calibre de celles que ma sœur venait de recevoir ! D’ailleurs, voir Ana prendre d’aussi sévères tannées me dissuada de commettre un quelconque méfait !

 

       Dans la voiture, nos parents n’eurent pas le temps de nous faire des recommandations : premièrement, nous les connaissions déjà – pas de bêtises, faîtes vos devoirs, soyez sages avec Virginie, n’oubliez pas de vous brosser les dents, etc. – deuxièmement, ce fut Louise et moi qui monopolisâmes la parole :

-    N’oubliez jamais de charger vos téléphones pour qu’on puisse savoir si vous allez bien, dis-je.

-    Et aussi pour qu’on puisse vous localiser si vous ne nous répondez pas plus de vingt-quatre heures d’affilées ! poursuivit Louise.

-    Et ne mangez pas des choses qui vous semblent suspectes sinon vous allez tomber malades.

-    Et ne parlez pas aux gens bizarres sinon ils vont vous kidnapper.

-    Ils sont sportifs de combat, Louise ! m’exaspérai-je.

-    Oui mais s’ils les prennent par surprise…

-    Ah, et aussi, appelez-nous tous les soirs à dix-neuf heures ! ajoutai-je.

-    Non, vingt heures, parce qu’à dix-neuf heures, on dîne ! précisa Louise.

-    Oui mais à vingt heures en général, on se douche… Vingt heures trente, alors ?

-    Ça va faire tard, en plus si on n’a pas terminé nos devoirs…

-    Bon, ben on va dire dix-neuf heures trente, alors ! C’est bien dix-neuf heures trente, non ? demandai-je à mes parents, qui riaient de nos « recommandations » à Louise et moi.

-    Dix-neuf heures trente, ce sera parfait mon cœur, me dit Michael.

-    Et comme ça, si on est encore à table ben ce n’est pas grave, au moins on sera tous réunis, vous pourrez nous parler à nous quatre ! dit Louise.

-    Et vous appelez dès ce soir, hein ! ordonnai-je. Ce n’est pas parce qu’on s’est vus ce matin qu’il faut attendre demain pour appeler ! Moi, je vais avoir besoin de vous parler dès ce soir !

-    Ce soir, dix-neuf heures trente, répéta sagement maman en souriant.

-    Et vous prenez soin de vous ! ajouta Louise.

-    Et vous prenez des photos, continuai-je, pour nous montrer ce que vous aurez vu et visité.

-    Et si jamais il vous reste des sous après vous être bien faits plaisir, vous pouvez nous prendre un p’tit souvenir… réclama Louise en rougissant.

-    Mais un p’tit truc, hein ! précisai-je. Genre un porte-clés, d’accord ? Parce que l’important, c’est que vous profitiez à fond ! Parce qu'ensuite, on ne va pas vous laisser repartir de sitôt…

-    Ben oui parce qu’il faut quand même que vous vous occupiez de nous, poursuivit Louise.

Anaïs était particulièrement agacée par ce dialogue incessant mais elle se retenait de dire quoique ce soit après les événements de ce matin. Quant à Mayeul, il fixait le plafond de la voiture avec l’air de dire : « Ah, les filles ! ».

 

       Papa et maman nous déposèrent à l’école. Anaïs leur lança un furtif, banal et désintéressé : « Bon ben, salut ! A vendredi ! » ; et Mayeul leur fit la bise en leur souhaitant de bonnes vacances. Puis, tous deux rejoignirent leurs classes.

Louise et moi restâmes seules avec Michael et Scarlett. Les larmes aux yeux, nous enlaçâmes nos parents un très, très long moment, au point que la sonnerie retentit que nous faillîmes être en retard.

En nous regardant partir vers nos classes, maman laissa couler une larme sur sa joue. Même Michael semblait ému.

-    Je vous aime ! lançai-je avant qu’ils disparaissent de mon champ de vision.

Cela me faisait un énorme pincement au cœur de quitter Michael et Scarlett pendant cinq jours entiers. La cuisine de maman allait me manquer, les taquineries de papa aussi, et leurs câlins à tous les deux, leurs merveilleux câlins…

-    C’est bon, ils seront revenus dans quatre dodos, tu vas survivre ? se moqua Anaïs en prenant une voix enfantine exprès pour m’agacer.

-    Ferme ta gueule ! lui lançai-je en tentant de cacher mes yeux remplis de larmes.

-    Nous avons à peine commencé la journée que vous êtes déjà dans le orange, Marie Webber ! annonça Sœur Annabelle en fermant la porte derrière elle. Bon retour parmi nous !

-    Mais c’est à cause d’Anaïs ! me défendis-je. Elle s’est moquée de moi parce que…

-    Je ne veux rien savoir des querelles fraternelles ! trancha la professeure d’anglais en descendant mon badge dans le orange sur le panneau de la classe.

-    J’aurais mieux fait de rester à la maison… bougonnai-je.

 

Même si Sœur Agnès du Saint-Esprit, Sœur Bernarde et Sœur Marie-Josèphe ne me descendirent pas dans le rouge, elles ne remontèrent tout de même pas mon badge dans le vert ; je terminai donc la journée avec une punition écrite à faire pour le lendemain : cent lignes à écrire « Je dois parler correctement à mes camarades. »

 

Comment allait réagir Virginie ? Je ne la connaissais pas et je rentrais déjà à la maison avec une punition. Même si j’avais en tête, je l’avoue, de la tester un peu, ce test me paraissait un peu audacieux. Et papa et maman, alors ? Qu’allaient-ils dire ? Il était certain que je prendrais une fessée dès vendredi… Tout ça à cause d’Anaïs !! Elle me pompait vraiment l’air, en ce moment ! Je commençais presque à regretter d’avoir demandé à mes parents de la recueillir…

 

A quatre heures et demie, une femme nous réclama à la porte de la classe, Louise, Anaïs et moi.

Virginie avait les cheveux bruns et coupés en un carré plongeant. Plutôt mince – aussi bien foutue que maman ! -, elle portait une robe grise très bien ajustée qu’elle aurait pu arborer à n’importe quel dîner d’affaires parisien. Couplée à son collant satiné et à ses escarpins noirs, la robe de Virginie renvoyait vraiment la sévérité et le désir de mener les choses.

Ses yeux noirs en amande avec des cils longs parfaitement bien courbés nous cherchaient du regard dans la classe.

-    Punaise, mais c’est un critère pour pouvoir s’occuper de vous d’être un canon de beauté ? nous demanda Angélique qui fut récupérée par sa maman qui était plutôt une femme "banale" mais qui portait la gentillesse sur son visage.

-    Ben écoute je ne sais pas, mais c’est vrai qu’elle est trop belle ! lui répondis-je en m’avançant vers Virginie.

-    Marie et Anaïs ont une punition à faire pour demain, annonça sèchement Sœur Anne de Dieu à notre nouvelle baby-sitter. Marie pour avoir été vulgaire envers sa sœur, et Anaïs pour avoir été insolente envers sa professeure d’anglais.

-    Eh bien, la semaine commence bien ! commenta Virginie en nous récupérant.

Nous la suivîmes dans le couloir qui menait au bâtiment des garçons et plus précisément à la classe de Mayeul.

-    Ce n’est pas ma faute ! me défendis-je. Anaïs s’est moquée de moi !

-    Tu n’avais pas besoin de lui répondre de façon vulgaire, Marie ! me gronda Virginie.

Bon, c’était officiel. Je ne l’aimais pas. Si je m’étais promise de me tenir à carreaux depuis l’énorme gaffe de ce week-end, je me rendis vite compte que mes nerfs allaient être mis à rude épreuve et que cette promesse ne tiendrait peut-être pas aussi longtemps que je l’espérais.

-    Tu es fâchée contre moi ? me risquai-je à demander.

-    Je souhaite que tu me vouvoie, Marie, précisa ma nounou. Et je ne suis pas fâchée mais contrariée. Nous en parlerons à la maison.

-    Je ne veux pas recevoir une fessée, me lamentai-je à mi-voix. S’il vous plaît.

-    Je ne vais pas te donner de fessée, affirma Virginie en créant un soulagement immense en moi. Cependant, nous allons quand même en parler !

Ouf ! Pas de fessée ! Ce que je craignais le plus n’allait pas se produire, c’était parfait ! Peu importait la punition qui m’attendait, mes fesses seraient à l’abri ce qui me redonna le sourire et me fit prendre mes aises. La confiance marcha vers moi. Le champ des possibles s’ouvrait devant mes yeux. Ce serait une semaine plutôt cool, finalement !

 

       Nous récupérâmes Mayeul – qui était également dans le orange pour avoir oublié de rendre un devoir ! – et nous rentrâmes à la maison. Sur le trajet, je fis comprendre à mon frère et à ma sœur que nous ne serions pas punis par la fessée, ce qui les rassura.

-    De toute façon, mes fesses sont hors service ! me chuchota Anaïs qui, il est vrai, avait eu bien du mal à tenir assise aujourd’hui. Cependant, je ne l’avais absolument pas plainte, surtout qu’à cause d’elle, j’étais descendue dans le orange !


Virginie nous infligea à Anaïs, Mayeul et moi, une discussion des plus pénibles à tenter de nous faire la morale et prendre conscience de nos fautes : pourquoi ce n’était pas bien, pourquoi est-ce qu’il ne fallait pas recommencer, etc. Même si c’était très compliqué à vivre, j’essayais de me réconforter en me disant que j’avais échappé à la fessée qui serait inévitablement tombée si papa et maman n’étaient pas partis en week-end ! Etant donné que mon derrière n’avait pas pleinement récupéré de la rouste de vendredi, je préférais mille fois faire semblant d’écouter le discours soporifique de ma nouvelle nounou sur la nécessité de respecter les autres.

-    Bien, conclut-elle. Maintenant que nous sommes d’accords sur la non-récidive de ce genre d’agissements, vous allez faire vos devoirs et vos punitions.

-    Je n’ai pas de devoirs ! m’exclamai-je.

-    Moi non plus ! renchérit Anaïs.

-    Il me semble que vous êtes dans la même classe que Louise, qui est justement en train de faire ses devoirs, remarqua Virginie d’un air soupçonneux.

-    J’ai déjà fini les miens en classe, mentis-je précipitamment sous le regard désapprobateur de Louise qui resta néanmoins silencieuse.

-    Moi aussi, suivit Anaïs.

-    Très bien, alors… Dans ce cas, faîtes uniquement vos punitions, dit Virginie.

Trop facile ! Un jeu d’enfant. Cette semaine s’annonçait vraiment sous les meilleurs hospices !

 

       Le coup de téléphone avec papa et maman fut un peu plus pénible. Sans surprise, Anaïs, Mayeul et moi nous fîmes bien gronder et menacer d’une bonne fessée vendredi si nous n’étions pas dans le vert tout le reste de la semaine.

      

       Nous nous couchâmes à l’heure que nous voulûmes car nous avions réussi à faire gober à Virginie que le lundi soir était notre « soirée de liberté ». Même Louise et Mayeul s’étaient finalement pris au jeu de faire tourner notre nouvelle baby-sitter en bourrique. Cette semaine allait vraiment être géniale !!

 

A suivre…

La suite !

Commentaires

  1. On dit qu'il faut se méfier de l'eau qui dort ! Virginie est sûrement en mode ''test'', histoire de savoir à qui elle a vraiment à faire ???
    Marie et Anaïs jouent avec le feu 😏
    Les bonnes résolutions de Marie semblent aux oubliettes et Anaïs a déjà oublié la volée du matin ?
    J'espère que la suite ne va pas tarder 🙏


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  2. Ça m’aurait étonnée qui Marie reste sage toute la semaine comme elle l’avait prévu 😂
    Quand Virginie va se rendre compte qu’ils l’ont fait marcher ça risque de chauffer ! Et ne parlons même pas du retour de leurs parents 🫣

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  3. Chassez le naturel et il revient au galop. Cet adage se vérifie, une fois de plus... Oh? Ça me rappelle quelqu'un...

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